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ENERGIE

Le compteur communicant

LA RÉDACTION, LE 1er FÉVRIER 2013
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Il est une brique des réseaux intelligents de demain. Mais pas seulement. Par définition, le compteur communicant sert d'abord… à compter. En Suède et en Italie, les premiers modèles ont été déployés sur le réseau élec­ trique, il y a plus de dix ans. Les objectifs des opérateurs sont d'automatiser et d'accélé­ rer les remontées d'index de consommation pour limiter les allers­retours chez le client et les estimations approxima­ tives entre deux passages. Les compteurs n'étant pas toujours très accessibles, cette évolution profite aussi aux ménages et aux entreprises. Plutôt que d'at tendre son relevé biannuel, autant uti­ liser cette nouvelle brique du réseau pour analyser sa consom­ mation au quotidien et réaliser des économies d'énergie. Pour chaque usager, le déploiement des compteurs Linky d'ERDF (pour l'électricité) et Gazpar de GRDF (pour le gaz) s'accompa­ gnera d'un accès internet sécu­ risé et gratuit à un tableau de bord personnel. Le premier étant connecté à un réseau qui supporte les flux d'in­ formations, il est en mesure d'en­ voyer à l'opérateur des données de consommation en temps réel. L'interface numérique d'ERDF devrait proposer une courbe de charges actualisée toutes les demi­ heures (ou toutes les dix minutes en option). Gazpar n'ayant pas cette possibilité, il a été équipé d'un module radio. GRDF va déployer un concen­ trateur pour mille habitants qui lui permettra de faire un point quotidien sur le volume de gaz consommé (via la bande de fré­ quences basses des 169 MHz qui a l'avantage d'être libre et de diffuser largement). En option, les clients pourront obtenir un relevé par heure, mais avec là encore un seul envoi quotidien de vingt­ quatre index. Relié à Linky ou à Gazpar, un boîtier complémen­ taire pourrait, quant à lui, afficher les courbes de charges en temps réel à l'intérieur de l'habitation… À condition que l'usager mette la main au porte­monnaie. Dans le cas de l'électricité, des voix se sont fait entendre pour qu'il soit intégré dans le service de base. Les arbitrages en cours pourraient ne pas leur donner raison. Pour le gaz, la question semble plus simple à régler. Les concertations en amont ont mis tout le monde d'accord, y compris les associations de consommateurs. « L'afficheur déporté n'a pas été retenu, car il ne répond pas à nos besoins et coûte cher. L'information locale est moins pertinente que pour l'électricité, puisque la transformation des mètres cubes en kilowattheures suppose la prise en compte d'un coefficient de pouvoir calorique calculé au niveau national, qui dépend de la nature du gaz et de la localisation du compteur », ex plique Isabelle Dronchon, pilote opérationnelle du projet compteurs communi­ cants chez GRDF. Les opérateurs sont-ils les plus légitimes pour pro­ poser ce type de produits ? Pas sûr, si l'on en croit Axel Strang, spécialiste des réseaux énergé­ tiques au ministère de l'Écologie. « Le compteur est déployé par le gestionnaire dans le cadre de son domaine régulé. Quand on parle de service, on sort de ce cadre », analyse-t-il. Avec une double conséquence. D'une part, le concessionnaire n'est pas rémunéré pour cet investis­ sement (ce qui est d'autant plus dommageable qu'il n'est pas le propriétaire du compteur, mais ne le renouvelle que dans le cadre de son contrat avec la collecti­ vité concédante). D'autre part, se pose un problème de mise en concurrence. « En aval du compteur, de nombreuses sociétés ont des services à promouvoir. Attention à ne pas tuer l'innovation avec une seule offre », insiste Axel Strang. Des consoles communes pour le gaz, l'eau et l'électricité ou des applications pour téléphones intelligents pourraient en effet rapidement apparaître. Difficile évidemment de justifier un investissement massif pour quelques fonctions de base. Le déploiement de Linky sur six ans (contre vingt pour le rythme naturel de renouvellement) pourrait coûter 4,5 milliards d'euros. Contrairement aux modèles suédois et italiens, les compteurs électriques français seront bidirectionnels, adoptant une architecture AMM (automa­ ted meter management) quand la première génération était AMR (automatic meter reading). L'usager pourra consulter chaque jour les données relatives à sa consommation. Concrètement, un compteur à roue ou un modèle électro­ nique actuels peuvent recevoir un seul ordre de l'opérateur via les câbles électriques : passer du mode jour au mode nuit (et inversement). Linky tolère, quant à lui, les interventions à distance pour la mise en service, la coupure de l'alimentation ou l'augmentation de la puissance souscrite par le client. En participant à l'écrêtage des pointes électriques, le compteur devrait accompagner par ailleurs la montée en charge d'énergies renouvelables inter­ mittentes. Il possède dix plages tarifaires, dont plusieurs sont mobiles pour les opérateurs d'effacement. À l'avenir, un usager pourra contractualiser avec un fournisseur lui pro­ posant différents tarifs : heure pleine et heure creuse bien sûr, mais aussi des tarifs in ter­ mé diaires et d'autres pour les heures de pointe qui pourront évoluer chaque jour en fonction des contraintes du réseau. Tout se jouera ensuite sur les bran­ chements des appareils : l'éclai­ rage ou les prises informatiques sur le contact qui est alimenté en permanence, la voiture électrique ou le chauffe-eau au meilleur tarif, le chauffage sur le contact géré par un opérateur d'effacement diffus qui opérera régulièrement quelques cou­ pures courtes… Linky pourra enfin être relié à un boîtier apte à le piloter. Des opérateurs et des prestataires devraient grâce à lui proposer de nouveaux services énergétiques comme la télésurveillance des installations ou le démarrage du chauffage à distance. « Ce compteur est un instrument au service de la transition énergétique. On est prêt », assure Marc Boillot, directeur de la stratégie et des grands projets d'ERDF. 


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