1 Le gouvernement a dévoilé son Plan énergie méthanisation autonomie azote qui prévoit 1 000 méthaniseurs à la ferme à l'horizon 2020. Cet objectif vous paraît-il atteignable alors qu'on en comptait que 90 fin 2012 ?
Oui, si les mesures annoncées sont réellement et correctement mises en œuvre. Le gouvernement précédent avait déjà fixé cet objectif, jamais atteint. Mais le plan d'alors n'était pas aussi structuré que celui-ci, qui répond, partiellement, à nos attentes. Nous attendons cependant que soient connus les détails de sa mise en œuvre. Pour l'achat d'électricité, on nous annonce ainsi l'adaptation de la prime d'effluents d'élevage, sans plus de précisions… Les trois quarts des mesures annoncées étaient déjà sur les rails ou attendues depuis longtemps. Les travaux sur l'homologation des digestats permettant de les vendre en tant que produit à des territoires plus pauvres en azote organique ont, par exemple, été lancés dès l'an dernier dans le cadre du programme Valdipro.
2 Les mesures de simplification annoncées vous satisfont-elles ?
Nous réclamons une simplification administrative depuis des années ! La création d'un guichet unique et d'un dossier type, annoncés dans le plan, serait une bonne chose. Le relèvement du seuil ICPE d'autorisation de 50 à 60 tonnes d'intrants par jour est également une annonce positive. Nous aurions souhaité qu'il passe à 100 et que la réglementation prenne également en compte le type de matière traitée. Tous ses aspects administratifs coûtent cher et ralentissent les projets, voire en provoquent l'arrêt.
3 Le gouvernement souhaite soutenir l'innovation pour créer une véritable filière industrielle française. Est-ce réaliste ?
Nous comptons dix ans de retard sur la conception et la fabrication d'équipements de type moteurs de cogénération. Le potentiel d'innovation reste néanmoins important dans les techniques d'épuration pour l'injection dans le réseau, la consommation et le dimensionnement des équipements ou le fonctionnement biologique des digesteurs. Le Club biogaz met d'ailleurs en place un observatoire en ligne pour suivre et accompagner la structuration de la filière.