Les produits disponibles, ou en développement, pourront-ils répondre aux besoins de chauffage de demain ? « Nous avons réalisé que les évolutions de la réglementation thermique en France, ainsi que la directive européenne visant à réduire les consommations d'énergie, allaient avoir un impact sur les besoins en chauffage », explique Philippe Haïm, directeur de la mission efficacité énergétique chez GDF Suez. L'énergéticien s'est donc allié à Uniclima, le Syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques, pour établir une feuille de route technologique.
Conclusion ? L'étude a identifié les systèmes de chauffage capables de répondre aux exigences réglementaires dans le résidentiel, en neuf et en rénovation, ainsi que dans quatre secteurs du tertiaire (bureaux, commerces, enseignement, hôtellerie-hébergement).
Dans le résidentiel, les piles à combustibles, ainsi que les pompes à chaleur (PAC) à absorption à gaz, les chaudières hybrides (alliant une PAC électrique et une chaudière à condensation) ou les PAC à moteur à gaz devraient être les systèmes les plus performants à l'horizon 2030. Du côté du tertiaire, PAC et chaudières hybrides devraient également être à l'honneur. « D'ici à 2020, il nous faudra donc des appareils plus performants, par exemple des PAC avec un meilleur rendement et des chaudières avec une plus large modulation de puissance. Mais également mieux intégrer les énergies renouvelables et pouvoir coupler les énergies, comme c'est le cas avec les chaudières hybrides », résume Philippe Haïm.
Il faudra aussi améliorer la production décentralisée d'électricité par des systèmes de microgénération qui satisferont de faibles besoins en chauffage, mais de fortes demandes en eau chaude sanitaire. Cela dit, pour que ces produits poursuivent leur développement, GDF Suez et Uniclima ont listé les défis à relever. Selon Philippe Haïm, un cadre réglementaire stable sera indispensable : « Il ne faudrait pas, par exemple, que la prochaine réglementation thermique se focalise sur le chauffage. Cela n'apporterait plus grand-chose en termes d'énergie, mais risquerait de nécessité de nouvelles évolutions des produits, alors que ceux qui répondent aux exigences actuelles n'ont pas encore eu le temps de pénétrer le marché. » Ensuite, la filière du bâtiment va devoir intégrer ces nouveaux produits et se former à leur installation. « Nous sommes en train de partager les conclusions de notre feuille de route avec l'Ademe et le CSTB afin de les affiner encore », annonce Philippe Haïm. Le document va continuer à évoluer, notamment par l'intégration de la filière biomasse qui n'a jusque-là pas été prise en compte. À suivre donc...