À 71 ans, Christian Huglo s'amuse toujours. Et la lecture de son dernier livre « Avocat pour l'environnement – Mes grandes batailles judiciaires » montre avec quelle imagination il a su utiliser toutes les arcanes du droit pour remporter les plus grands procès environne mentaux. Un comble pour celui qui est venu au droit presque par hasard. « Je voulais faire une école d'interprétariat, mais avant il fallait faire une année de droit que j'ai faite à Strasbourg et cela a bien marché. » Et, en effet, il découvre en le pratiquant « que le droit est une puissance que l'avocat peut exercer par le juge ». Il devient très vite un spécialiste du droit administratif jusqu'au procès des boues rouges de Montedison qui va le faire connaître. « C'est intellectuellement fabuleux de trouver l'argumentation qui va convaincre le juge. Et nous avons aussi pour la première fois fait appel à l'expertise scientifique pour prouver les dommages. » La condamnation de Montedison est un tournant majeur, non seulement pour la carrière de Christian Huglo, mais aussi pour le droit de l'environnement dont il devient le premier spécialiste. La liste des grandes affaires qui ont fait sa réputation est longue, qu'il s'agisse de la rocade de la Baule, à l'origine des études d'impact, ou de l'Amoco Cadiz, premier grand combat mené avec Corinne Lepage. « À deux, nous sommes trois », se plaît à dire Christian Huglo pour montrer combien ils sont complémentaires. « Je suis aussi intuitif et audacieux que Corinne est rigoureuse. » L'homme, très actif sur tous les sujets, des gaz de schiste à la fermeture de Fessenheim en passant par les OGM, n'a pas vraiment l'intention de s'arrêter. Il travaille même à la création d'une Cour internationale de l'environnement et d'un code mondial de l'environnement. Qui mieux que l'auteur du code de l'environnement pourrait défendre ces projets ?