L es politiques publiques locales sont à revoir… Immé diatement ! L'alerte apparaît en filigrane à la lecture du cinquième rapport du Groupe d'experts intergouvernemen tal sur l'évolution du climat (Giec) qui publie son deuxième volume sur les impacts et vul nérabilités des systèmes socioéconomiques et naturels. Si le document a fait l'objet d'in tenses négociations entre ses auteurs et les représentants des 192 États des Nations unies, les conclusions n'en sont pas moins limpides. « Une adaptation visant à réduire les risques dus au changement climatique commence à se produire, mais elle est axée davantage sur une réaction à des événements passés que sur une préparation à un avenir en évolution », résume Chris Field, copré sident du groupe de tra vail ayant planché sur ce volet. Pour l'Europe, trois risques clés ont été identifiés : les inonda tions côtières, les restrictions d'eau et l'impact sur la santé des vagues de chaleur. Et la société, mal préparée à ces événements extrêmes, doit apprendre à anticiper. Par exemple, pour les inondations, travailler sur les habitations, digues et déversoirs, mais aussi « opérer des replis stratégiques, préco nise la chercheuse Virginie Duvat, spécialiste des risques côtiers. Sortir du paradigme de dé ve lop pement au plus près du littoral. » Dès mainte nant, insistent les spécialistes, les politiques locales doivent donc changer de perspec tives. « Réfléchir, à l'horizon de cent ou cent cinquante ans, sur comment rendre le littoral plus résilient », illustre Nicolas Bériot, secrétaire général de l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc).