« Le choix fut serré entre ces projets concurrents, tous deux de qualité. J’ai suivi l’avis de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui a tranché en faveur du groupement formé par GDF Suez-Areva avec le portugais EDP Renewables et l’incontournable français Neoen Marine », a précisé Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, lors de la remise du verdict. Areva fournira la turbine géante de 8 mégawatts. « Cet appel d’offres est un formidable tremplin pour marquer les esprits à l’international. En effet, l’Inde et la Chine observent de très près cette filière en devenir », a motivé Luc Oursel, président du directoire d'Areva. Le volume total de ces deux nouveaux parcs totalisant 124 éoliennes atteindra 1.000 MW, à raison de 500 par champ. Ils viennent s'ajouter aux 2 000 MW déjà attribués lors du premier appel d'offres du printemps 2012, dont le consortium EDF-Asltom ressortit gagnant, avec trois parcs remportés au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique, 480 MW) et de Courseulles-sur-Mer (Calvados). Leur mise en service s’étalera de 2018 à 2023. Ceux du Tréport et de Yeu devraient être opérationnels dès 2021.
« Le potentiel en Europe est de 30 000 MW, pour 6 600 (6,6 GW ) installés aujourd’hui. La marge de manœuvre reste donc belle », insiste Gérard Mestrallet. Le PDG de GDF Suez a mis l’accent sur l’ancrage territorial de ces chantiers qui vont « irriguer » plusieurs bassins d’emplois, du littoral jusqu’à Rouen, où est prévue la création d’un centre de R&D dédié. En Haute-Normandie, des centaines d’emplois sont attendus, principalement dans les ports, et répartis dans plusieurs entreprises. « Dont un grand nombre de sous-traitants et de PME », a précisé la ministre. L’investissement n’en reste pas moins élevé : 3,5 milliards d’euros pour GDF Suez, qui compte en partie financer à l’aide d’une émission obligataire, d’un montant annoncé comme record pour le secteur. « Elle sera bouclée en fin de semaine », complète le PDG. Du côté d’Alstom ER, Jérôme Pécresse, son président, rappelle qu’il faut prévoir d’assouplir, dans le cadre de la prochaine loi sur la transition énergétique, le nombre d’autorisations à fournir, « sans quoi aucun parc ne sortira de l’eau avant 2020 ». « Les premiers chantiers vont être dans les temps. Les projets définitifs seront déposés fin octobre. Près de 2 000 emplois sont en jeu », tempère pour finir Antoine Cahuzac, directeur général de la filiale Énergies nouvelles.Le dossier éolien en mer sur le site du ministère de l'Ecologie