Les vacances sont un moment particulier durant lequel nous sommes spécialement sensibles à notre environnement. Et même (voire surtout) si l'on se déconnecte totalement, cette longue coupure estivale nous fait toucher du doigt une réalité toujours un peu lointaine vue de Paris. Ainsi, le développement de la filière bois est bien visible à travers chantiers de coupes et scieries. Les cars empruntés témoignent du maillage du réseau de transports interurbains mis en place, bien souvent à tarif unique. Des banderoles contre des éoliennes concrétisent un refus local. Et au hasard d'une discussion avec la maire d'un village de 82 habitants, qui gère seule son installation d'eau potable, ou avec un cantonnier témoin de l'opposition des habitants à la construction de la station d'épuration du bourg, on comprend mieux les petits et grands soucis des élus locaux, très isolés et confrontés quotidiennement à une réglementation complexe et à des moyens limités. Des préoccupations à mille lieues des débats qui vont s'ouvrir à la rentrée et qui pourtant les concerneront directement à plus ou moins brève échéance.
Un texte en particulier va largement occuper l'actualité des prochains mois : la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte. Elle est programmée à l'Assemblée nationale pour le 1er octobre. Le projet tel que l'a présenté, fin juillet, la ministre de l'Écologie a le grand mérite d'engager une décentralisation énergétique. Ainsi, il confirme les conseils régionaux dans leur rôle de chef de file dans le domaine de l'efficacité énergétique et clarifie les compétences entre collectivités territoriales en matière de maîtrise de la demande en énergie. Il fixe un objectif de 200 projets engagés de territoires à énergie positive d'ici à 2017. Il réaffirme le rôle des collectivités en tant qu'autorité organisatrice du service public de distribution de chaleur. Enfin, il reconnaît aux entreprises publiques locales une compétence élargie sur les certificats d'économies d'énergie, les concessions hydroélectriques et la production d'énergie renouvelable.
Ce texte et celui en cours d'examen sur la réforme territoriale vont redécouper la carte de France au profit de quatorze régions et d'une intercommunalité renforcée. Des réformes difficiles, en particulier pour les maires ruraux, qui vont exiger beaucoup de pédagogie.