L ’enjeu est colossal. « Le besoin énergétique d'un centre de données informatique est, en moyenne pour 2 000 m², l'équivalent d'une ville de 20 000 habitants comme Cahors », chiffre Christophe Bouniol, directeur général de Choreus. Soit une puissance électrique de 2 MW et autant en secours, soit 4 MW au total. Le bureau d'études, qui concevait jusque-là des centres pour des tiers, entend désormais les exploiter lui-même. Il s'est pour cela associé à GrDF pour un projet à Aubergenville, dans les Yvelines. Choreus va y ouvrir en 2015 un centre informatique alimenté, non par le réseau électrique, mais par le gaz. Il utilisera un système de trigénération. Composée d'un moteur, d'un alternateur et d'un groupe à absorption, cette technologie mature produit simultanément de l'électricité, de la chaleur et du froid. Ici, c'est l'application qui est inédite. Le site sera composé d'unités informatiques de 500 m² chacune, deux dans un premier temps, dix à terme. Pourquoi le gaz ? D'abord, en région parisienne, le réseau de GrDF n'est pas saturé. Ensuite, « le raccordement au gaz est vingt fois moins coûteux qu'au réseau d'électricité, défend Sandra Lagumina, directrice générale de GrDF. Et cela représente 20 à 30 % de consommation d'énergie primaire en moins. » Choreus réfléchit déjà à des projets analogues à Marseille et à Lyon. L'une des originalités sera de pouvoir vendre le surplus d'électricité produite via un contrat de cogénération, mais aussi la chaleur. À Aubergenville, Choreus envi-sage ainsi de chauffer un futur campus étudiant et une école qui va s'agrandir.