La 54ᵉ édition de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque, publiée par France Territoire Solaire, dresse un état des lieux détaillé du secteur pour le premier trimestre 2025. Si l’activité reste soutenue, avec 1,407 GW de puissance raccordée sur la période, le chiffre marque un léger recul par rapport au trimestre précédent. Ce tassement global masque toutefois des dynamiques contrastées selon les segments.
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Un ancrage territorial de plus en plus marqué
Pour la première fois, l’Observatoire intègre une lecture régionale des données, révélant un dynamisme notable dans plusieurs régions. Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie se distinguent par la vigueur de leur développement solaire. Ce sont les moyennes toitures, notamment agricoles, qui dominent les nouvelles installations, témoignant du rôle croissant du photovoltaïque dans la transformation des territoires.
Cette tendance bénéficie directement au monde rural. Le développement des toitures photovoltaïques contribue à la modernisation de l’outil de production agricole, avec un impact économique estimé à près de 300 millions d’euros sur le trimestre. Le solaire apparaît ainsi comme un levier important de revitalisation des campagnes, en particulier dans un contexte de transition énergétique.
Un changement de cap gouvernemental vivement critiqué
Malgré cette dynamique, la profession exprime de vives inquiétudes. Le passage d’un guichet ouvert à un système d’appel d’offres pour les projets photovoltaïques pourrait selon France Territoire Solaire freiner brutalement le développement en cours. Plus encore, la proposition du gouvernement de limiter à 110 MW par trimestre le volume éligible à ces appels d’offres suscite l’incompréhension.
Hadrien Clément, président de France Territoire Solaire, alerte sur les conséquences de cette mesure. Elle reviendrait à diviser par six le rythme actuel de raccordement et menacerait directement un secteur qui emploie 60 000 personnes. Pour lui, ces arbitrages risquent de compromettre non seulement la filière industrielle française, mais aussi le modèle d’un solaire compétitif, local, abondant et décarboné.
Des perspectives économiques plutôt favorables
Sur le plan économique, la situation reste relativement stable. Le retour du prix de l’électricité autour de 45 €/MWh limite l’impact des dispositifs de soutien sur les finances publiques. Par ailleurs, la file d’attente sur le réseau de distribution continue de croître légèrement, atteignant 16,5 GW hors réseau RTE. Ces données confirment un intérêt constant des porteurs de projets, malgré les incertitudes sur le cadre réglementaire à venir.