Ils étaient très attendus ! Un décret et deux arrêtés, publiés au JO du 26 juin 2014, ouvrent la voie à l'injection dans les réseaux de gaz du biométhane issu du traitement des boues de stations d'épuration des collectivités. Selon la ministre de l'Écologie Ségolène Royal, à l'horizon 2020, une soixantaine d'entre elles pourraient ainsi être dotées des équipements nécessaires pour injecter annuellement 500 GWh de biométhane, ce qui coûterait environ 25 millions d'euros par an à l'État. Le Synteau, le Syndicat des entreprises du traitement de l'eau, estime de son côté le potentiel énergétique global à 1 530 GWh par an. Un premier arrêté modifie la nature des intrants dans la production de biométhane, afin d'y inclure « les matières, telles que boues, graisses, liquides organiques, résultant du traitement des eaux usées, traitées en digesteur ». Un second révise le tarif d'obligation d'achat. Le Synteau souligne néanmoins que les tarifs envisagés n'assureront pas la rentabilité de la filière et demande des aides à l'investissement de l'ordre de 25 %. La station de La Roche-sur-Foron (74) a, par exemple, inauguré un démonstrateur produisant du biométhane par technologie membranaire. L'installation pourrait alimenter cinq ou six bus par an au GNV et participer au déve loppement d'un réseau de transport dans la communauté de communes. « La production de biométhane constitue un potentiel intéressant pour de petites stations. Même avec des débits faibles, les usages sont significatifs », assure Pierre Coursan, chef de marché biogaz chez Degrémont, associé au projet et qui travaille sur des installations du même type à Valenton (94) et Strasbourg (67).