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ENERGIE

Le raccordement des éoliennes en mer

LA RÉDACTION, LE 1er DÉCEMBRE 2014
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Fécamp, Courseulles-sur-mer, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire dans un premier temps, puis Le Tréport et les îles d'Yeu et de Noirmoutier. Les enquêtes publiques sont en cours pour ces six grands projets éoliens offshore, qui seront mis en service entre 2018 et 2023. Ce sont ainsi plus de 400 éoliennes de 6 ou 8 MW qui devront être reliées au réseau électrique. Les échéances sont courtes pour Réseau de transport d'électricité (RTE), qui a rapidement lancé des études pour constituer les dossiers d'enquête, indispensables pour obtenir les autorisations nécessaires. « Chaque projet a une puissance proche de 500 MW, ce qui nous conduit à le raccorder direc tement au réseau de 225 000 volts », indique Éric Fournier, directeur du projet « Accueil de l'éolien offshore » chez RTE. Étant donné les distances assez faibles entre les parcs éoliens et les côtes (entre 15 et 30 km) et les puissances en jeu, le choix du courant alternatif s'est imposé. Les lignes à haute tension à terre n'auront pas besoin d'être renforcées, au contraire : dans certains cas, les éoliennes viendront faciliter l'équilibre du réseau, car la consommation dans ces régions est supérieure à la production. Point clé : déterminer l'empla cement des liaisons sous-marines, ce qui nécessite de connaître la nature des fonds. « Nous devons d'abord identifier un fuseau, une bande de 500 mètres de large au sein de laquelle nous installerons les câbles, précise Éric Fournier. Pour cela, nous effectuons des études géophysiques à l'aide de sonars, mais aussi des carottages et des mesures de dureté du sol. » Au sein de ce fuseau, le tracé précis sera choisi ultérieurement. L'idéal est d'ensouiller les câbles, c'est-à-dire de creuser une tranchée profonde de 1 à 1,5 mètre, dans laquelle ils seront déposés, avant d'être recouverts. C'est la solution que privilégie RTE car les câbles se trouvent alors à l'abri, sans que les autres usagers de la mer, notamment les pêcheurs, soient gênés dans leurs activités. Si le substrat est dur, il ne sera pas nécessaire de creuser aussi profondément pour parvenir à un bon niveau de protection. Les câbles sont posés par des navires câbliers ou, à proximité des côtes, par des barges câblières à fond plat. L'ensouillage se fait par « jetting » dans les sables : un jet d'eau ou d'air à haute pression ouvre une brèche dans laquelle le câble est déroulé. Lorsque les sédiments sont plus grossiers, c'est par une sorte de charrue que la zone est creusée avant l'enfouissement. Enfin, dans les fonds plus durs, une scie circulaire vient trancher le sol. Dans les terrains très difficiles où il s'avère impossible d'ensouiller, les câbles sont posés sur le fond et recouverts d'un lit de roches : c'est l'enrochement, incompatible avec certains usages de la pêche. Après une enquête publique réalisée mi-2015 pour chaque raccordement, RTE attendra les autorisations pour la fin de l'année et les chantiers démarreront mi-2016. Les navires câbliers étant soumis aux aléas météorologiques, ils travaillent essentiellement à la belle saison, entre avril et fin septembre. Deux câbles de 225 000 volts chacun en courant alternatif triphasé relieront donc, pour chaque projet, une sous-station en mer à un poste électrique terrestre existant ou à créer. Ainsi, à Saint-Nazaire, un nouveau poste devra être construit, aux frais des producteurs éoliens. « L'emplacement du poste électrique à terre est conditionné par la capacité d'accueil du réseau, souligne Éric Fournier. Il est le résultat d'un compromis entre l'éloignement des côtes mais aussi du réseau existant, et la disponibilité de parcelles de terrain. La loi Littoral offre la possibilité de passer des câbles souterrains, y compris dans les espaces remarquables, à condition que l'installation préserve la faune et la flore. » Les appels d'offres pour l'achat des câbles sont en cours. Impossible, donc, de connaître la technologie choisie. Cependant, les différentes sortes de câbles sont assez semblables : trois phases cohabitent dans un même tuyau, appelé « armure » (contrairement aux câbles terrestres au sein desquels elles sont séparées). Le conducteur peut être du cuivre ou de l'aluminium. Le premier est plus cher, mais sa meilleure conductivité électrique permet d'obtenir des diamètres moindres. Reste qu'un tricâble sous-marin pèse environ 120 kg par mètre, pour un diamètre de 28 à 30 cm ! Les couches d'isolation et de protection sont comparables entre les différentes offres. Les câbles contiendront également des fibres optiques, afin de véhiculer des informations importantes tant pour le gestionnaire du réseau que pour le producteur éolien. Ces données sont indispensables pour la protection du réseau, car la comparaison entre les courants aux deux extrémités permet de détecter immédiatement un défaut électrique et de déclencher en quelques millisecondes les disjoncteurs. RTE vérifie aussi l'état de ses équipements : position des disjoncteurs, température des câbles, etc. De son côté, le producteur éolien surveille, grâce à ces fibres optiques, l'état et le fonctionnement de ses machines. Le producteur éolien assure par ailleurs la liaison par des câbles 33 000 volts, voire 63 000 volts, entre les éoliennes et la sous-station en mer, sur laquelle RTE vient se raccorder. Là encore se pose la question de l'ensouillage des câbles ou de leur enrochement, selon la dureté des sols. Avec en ligne de mire la possibilité ou non pour les pêcheurs de travailler dans la zone du parc. Comment les éoliennes seront-elles reliées ? Ce point n'est pas encore tranché. « Les arbitrages technico-économiques restent à faire, entre un maillage en araignée (où chaque éolienne est reliée à plusieurs autres) et un maillage plus centralisé », indique Claude Midi, responsable dé ve loppement du projet éolien en mer pour le groupement GDF Suez-EDPR-Neoen Marine et le turbinier Areva. Le producteur éolien fournit également la sous-station marine, qui assure plusieurs fonctions, en plus de l'interface avec RTE. Tout d'abord, la sécurité des éoliennes avec la capacité de mise hors tension automatiquement, manuellement ou par télécommande. Mais aussi le comptage de la production et la transformation du courant pour élever le niveau de tension selon les demandes de RTE.


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