La première station-service à hydrogène appartenant à une collectivité a été inaugurée le 26 janvier à Saint-Lô. L'installation de 600 000 euros, financée par le conseil général de la Manche, rechargera dix Renault Kangoo électriques équipées d'une pile à combustible. D'autres véhicules suivront : le Département va s'associer avec des collectivités pour en déployer trente supplémentaires et la communauté urbaine de Cherbourg compte bientôt commander cinq bus à hydrogène dans le cadre d'un projet européen. Pourquoi un tel engouement ? La Manche souhaite devenir un démonstrateur territorial de l'économie de l'hydrogène. Le département, déjà exportateur d'électrons, verra arriver le parc hydrolien du raz Blanchard (un potentiel de 2 à 2,5 GW pour une mise en œuvre envisagée avant 2020), l'EPR de Flamanville (1,6 GW attendus pour 2017) et, à proximité, le parc éolien offshore de Courseulles-sur-mer (0,45 GW, mise en service prévue en 2020). L'électricité excédentaire pourra être mise à profit pour produire de l'hydrogène. Le projet a démarré par la création, fin 2013, de l'association EHD 2020 (Énergie hydro-data), regroupant professionnels et collectivités locales, qui a identifié les axes de développement de l'hydrogène à moyen et long terme dans la région. Conclusion : « Il faut commencer par la mobilité. L'usage de la chaleur pourra être envisagé vers 2030 », explique Claude Heller, son président. LB
L'excédent d'électricité produit dans la Manche sera transformé en hydrogène alimentant des véhicules à pile à combustible.