C’est un signal faible qui en dit long sur l’évolution des usages en matière de mobilité électrique. D’après la dernière Deloitte Global Automotive Consumer Study, publiée le 11 juin, seuls 63 % des Français privilégient désormais la recharge à domicile pour leur voiture électrique, contre 71 % en 2024. Un recul significatif qui reflète une évolution des mentalités… mais aussi certaines idées reçues qui ont la vie dure.
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En parallèle, l’étude montre une progression des recharges effectuées sur les lieux de travail ou via des bornes publiques. Une tendance qui pourrait s’expliquer par la multiplication des infrastructures publiques, mais aussi par une perception négative croissante de la recharge à domicile. Parmi les freins évoqués : le coût supposé de l’installation, la complexité en copropriété, et surtout la crainte d’une hausse de la facture d’électricité. Des inquiétudes souvent exagérées selon les professionnels du secteur.
« Recharger chez soi, c’est comme recharger son téléphone »
Pour Olivier Hamard, Directeur Général de Zeplug, l’un des acteurs français de la recharge résidentielle, cette désaffection est paradoxale : « Avoir une borne chez soi reste aujourd’hui le mode de recharge le plus simple et le plus pratique. On branche sa voiture le soir, comme un téléphone, et elle est prête le lendemain. Il n’y a ni détour, ni file d’attente, ni dépendance à une infrastructure extérieure. »
Il rappelle également que sur le plan économique, la recharge à domicile reste la plus avantageuse : « Le coût d’installation est en général amorti en moins de deux ans pour un conducteur moyen. Et le coût au kilomètre reste bien inférieur à celui d’un véhicule thermique ou d’une recharge publique. »
La copropriété, un faux obstacle ?
Autre idée reçue : la difficulté d’installation en copropriété. Si certaines démarches sont en effet nécessaires, elles ne sont pas insurmontables. « Dans les résidences équipées d’une infrastructure collective, il faut compter entre 4 et 8 semaines pour une installation individuelle, sans frais pour le syndic ou la copropriété », précise Olivier Hamard. Deux étapes sont clés : l’accord en assemblée générale, et le raccordement au réseau par Enedis. Une anticipation est recommandée pour éviter toute mauvaise surprise lors de l’achat d’un véhicule.
Aides financières et simplification des démarches
Des aides à l’installation existent par ailleurs, tant pour les particuliers que pour les copropriétés, via des dispositifs comme le crédit d’impôt, les subventions de l’Ademe ou les programmes des collectivités locales. Des solutions clés-en-main sont également proposées par des opérateurs spécialisés pour accompagner les utilisateurs à chaque étape.
Recharger chez soi : un modèle à réhabiliter
Face à une perception qui se détériore, les acteurs de la mobilité électrique plaident pour une meilleure information. Car la recharge à domicile reste l’un des piliers d’une électrification réussie, à la fois pratique, économique et écologique.