C haque semaine, un vol Toulouse-Paris-Orly d'Air France est alimenté par du Farnesane, un mélange que produit Total composé de 90 % de carburant conventionnel et de 10 % de biocarburant issu de canne à sucre, certifié par le standard RSB. L'initiative reste modeste, mais le but n'est pas encore de réduire les émissions de gaz à effet de serre. « Cette étape est nécessaire pour interpeller les pouvoirs publics afin qu'ils favorisent la création d'une filière de biocarburants pour l'aviation », précise Sophie Virapin, directrice du développement durable d'Air France. Cette action s'inscrit dans le programme Lab'Line for the Future, qui se veut une vitrine d'innovation au service du développement durable. « Nous travaillons avec quatorze partenaires, techniques et commerciaux, pour réfléchir à un transport aérien plus responsable », précise Sophie Virapin. Les biocarburants conservent cependant deux écueils : leur prix, bien plus élevé que celui du kérosène, et l'absence de filière organisée, si bien qu'Air France doit se fournir au Brésil. Néanmoins, ils restent indispensables si l'aviation veut remplir ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre (stabilisation des émissions en 2020, réduction de moitié en 2050). Or, si la consommation par passager aux 100 km a baissé de 18 % depuis 2000 chez Air France, les émissions totales ont augmenté, du fait de la croissance du trafic aérien.