L'opération est certes capitalistique. Neoen a pris possession de Juwi France en début d'année. Mais, en pleine consolidation du marché des énergies renouvelables, elle s'avère surtout très stratégique. Investisseur et développeur de projets depuis 2008, Neoen disposait d'un parc d'environ 200 MW dans l'éolien et le solaire, opérationnels ou en fin de construction. Un volume qui atteindra 500 MW cette année grâce à un nouveau parc solaire de 300 MW près de Bordeaux. « Neoen se positionne aussi sur l'éolien en mer et la biomasse, présente Xavier Barbaro, P-DG de l'entreprise. Mais le solaire et l'éolien terrestre constituent nos deux principaux axes de développement. C'est la raison pour laquelle l'acquisition de Juwi France est importante. » L'entreprise récupère ainsi un portefeuille de projets supplémentaires : 80 MW dans le solaire et 120 MW dans l'éolien. Elle avait déjà racheté la filiale de Poweo spécialisée dans les renouvelables en 2011. Un moyen de s'imposer peu à peu sur des marchés qui « arrivent à l'âge adulte. Le solaire, par exemple, a connu une bulle économique : 300 acteurs existaient en France il y a quelques années. Beaucoup ont disparu. » Le dirigeant n'en compte plus qu'une trentaine, voit la filière se stabiliser autour d'une dizaine d'entreprises... et entend en faire partie ! « Neoen peut jouer un rôle de premier plan en agrégeant de petits acteurs, se projette-t-il. Nous sommes en train de devenir le numéro trois français des renouvelables, derrière EDF et GDF Suez. »