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ENERGIE

Verdir sa production

LA RÉDACTION, LE 1er JUIN 2015
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Le chiffre a augmenté de 50 % en neuf ans. Si l'on en croit la dernière étude du Syndicat national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine (SNCU), les énergies renouvelables et de récupération représentent désormais 40 % de la chaleur injectée dans un réseau. Presque autant que le gaz. Tous les voyants sont au vert pour que leur progression se poursuive. Principale source de financement des réseaux, le Fonds chaleur devrait quasiment doubler d'ici à 2017 pour monter à 400 millions d'euros, contre 220 millions en 2014. Or il est impossible d'en profiter pour un projet qui propose moins de 50 % d'énergies renouvelables et de récupération, un taux que tous les propriétaires de réseaux ont de toute façon intérêt à atteindre pour que leurs usagers bénéficient d'une TVA réduite. Avant même les énergétiques renouvelables, les unités de valorisation énergétique (UVE) se sont installées dans le paysage du chauffage urbain. Elles fournissent 25 % du mix, soit près de 7 000 GWh de chaleur par an. Ce chiffre pourrait encore doubler dans les années à venir « sans incinérer une tonne d'ordures supplémentaire », insiste Jean-Claude Boncorps, président de la Fédération des services énergie envi ronnement (Fedene). Les unités non connectées, car trop éloignées des centres urbains, présentent en effet un potentiel prometteur, surtout dans les villes qui s'agrandissent et se rapprochent du gisement. Difficile a priori de déterminer une distance maximale au-delà de laquelle le raccordement est inenvisageable. Hors de question notamment de surévaluer le poids, dans la décision finale, de la perte calorifique liée à la longueur du réseau. Des calculs montrent que, sur une dizaine de kilomètres, elle ne dépasse pas quelques degrés. La quantité de chaleur produite est un paramètre bien plus fondamental. Tout comme l'énergie d'ores et déjà consommée par le réseau. Il n'y aurait aucun intérêt par exemple à investir s'il s'appuie déjà sur une source renouvelable. Et tout comme les conditions techniques de l'éventuel raccordement. « Si on traverse les champs ou s'il faut percer des voiries et déplacer des canalisations, le coût n'est évidemment pas le même », note Jean-Claude Boncorps. Dans les centres de données informatiques ou chez les industriels aussi, la chaleur est trop souvent gaspillée. Dans le Rhône, une étude du cabinet Atanor estime que le potentiel annuel d'énergie fatale dans la Vallée de la chimie à 455 000 MWh : eau de refroidissement, produits de combustion, effluents de lavage… Le gisement s'avère en réalité diffus et les températures plus faibles qu'espérées. La métropole et le pôle de compétitivité Axelera pensent néanmoins, qu'à terme, la moitié de cette chaleur pourrait être valorisée en réseau dans des conditions technico-économiques acceptables. Il faudra pour cela mettre en adéquation l'offre et la demande, ce qui fera l'objet de nouvelles études d'ici à la mi-2016. Lors de la dernière édition du salon Pollutec, en décembre 2014, les parties prenantes du projet reconnaissaient, entre autres, qu'il était compliqué de faire travailler ensemble des structures n'ayant pas la même notion du temps. Un industriel a parfois des difficultés à anticiper son activité à dix-huit ou trente-six mois. Une collectivité qui investit dans un réseau se projette facilement vingt ou vingt-cinq ans plus tard ! Si la valorisation de chaleur fatale répond tout à fait aux objectifs d'économie circulaire affichés par le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte, gare à ne pas prendre des risques inconsidérés en misant sur des productions aléatoires liées à l'activité d'entreprises privées. « Le chauffage urbain ne doit pas être à la merci des marchés », résumait Olivier de Leiris, responsable de l'optimisation énergétique chez Solvay lors du salon. Chacun de ces gisements doit faire l'objet d'une étude de faisabilité et d'optimisation technique. Pour valoriser les calories d'un réseau d'eaux usées, mieux vaut par exemple placer un échangeur thermique à proximité de la station d'épuration, car seules les grosses artères ont un débit important et constant. Le paramètre économique est tout aussi fondamental si l'on veut que le chauffage urbain soit bien accepté par les usagers. En amont de chaque projet, le maître d'ouvrage a deux options. Soit s'appuyer sur un assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO) et conduire lui-même les études nécessaires pour rédiger un cahier des charges détaillé avant de chercher un prestataire. Soit définir de grandes orientations tout en donnant la possibilité aux candidats à son appel d'offres de proposer des variantes, en particulier en ce qui concerne le futur mix énergétique. Si cette deuxième option est retenue, il est essentiel de leur laisser un temps suffisant (entre trois à huit mois) pour évaluer précisément les énergies fatales disponibles sur le territoire et s'entretenir avec les fournisseurs potentiels de chaleur. Si des investissements ont déjà été consentis pour valoriser en électricité l'énergie produite par incinération par exemple, il faudra intégrer leur coût et le manque à gagner lié à l'abandon du premier débouché dans le prix proposé. Ces rencontres sont aussi l'occasion de définir la durée des contrats susceptibles d'être signés et de déceler d'éventuelles failles juridiques. « La phase d'étude permet d'éliminer des idées a priori intéressantes, mais qu'on ne peut pas conserver, par exemple parce qu'un contrat de traitement d'ordures ménagères prend fin dans deux ans et qu'on manque de visibilité sur son devenir », illustre Guillaume Planchot, directeur du développement chez Idex. Ce travail préparatoire est tout aussi important avec les renouvelables. Devenu quasiment incontournable pour les nouveaux réseaux de chaleur, le bois génère de nombreuses contraintes, tant pour évaluer la ressource forestière locale que pour définir l'empla cement des chaudières. À l'image du recours (finalement rejeté) intenté à Dijon par un collectif de riverains contre une installation pour non-respect de la réglementation d'urbanisme et risques sanitaires, l'expérience montre que l'intégration de chaufferies industrielles en ville n'est pas simple, même si elles ont une vocation environnementale évidente. On leur reproche en particulier de rejeter des particules et des allers-retours de camions pour l'appro vi sionnement en combustible. Ces enjeux doivent être pris en compte pour choisir une implantation. « C'est un paramètre important pour retenir un délégataire », prévient Perrine Schinzel, responsable du Sicsef, propriétaire d'un réseau dans le Val-d'Oise. Parmi les critères : la proximité de l'artère principale du réseau existant et de nouveaux quartiers que l'on aimerait relier. De même, bien sûr, que la disponibilité foncière. La recherche d'un optimum technico-économique pour dimensionner les installations est une autre phase clé. En règle générale, on mise sur 60 à 80 % d'énergies renouvelables et de récupération, un chiffre à affiner selon les perspectives d'évolution de la demande, qui peuvent être positives ou négatives si des travaux d'efficacité énergétique en cours promettent des bâtiments plus performants ou si une opération de rénovation urbaine débouche sur la démolition de tours dans un quartier dense. « Tous les cas requièrent du sur-mesure », résume Guillaume Planchot. La géothermie est un cas emblématique. Lors des dernières assises de l'énergie qui se sont tenues à Bordeaux en janvier, Philippe Jamet, directeur du département techniques et innovation de Dalkia Île-de-France, n'était pas avare en éloges envers cette technologie qui connaît un nouvel essor. « C'est une solution capitalistique, mais dont les coûts de gestion sont faibles, expliquait-il. La ressource est disponible 24 heures sur 24, toute l'année et on peut la considérer comme illimitée et pérenne. » La généralisation des réseaux de chaleur basse température permet en outre de valoriser des nappes moins profondes qu'auparavant, surtout si on y adjoint des pompes à chaleur. Suivant le potentiel de l'aquifère, un puits offre un débit donné donc une puissance fixe qui ne correspond pas automatiquement à 80 % des besoins. Si on atteint 55 %, investir dans un deuxième forage ne se justifie pas, pas plus que de construire en sus une chaufferie bois. Empiler différentes sources d'énergies renouvelables et de récupération est assez rare et plutôt l'apanage des grands réseaux. En complément, en particulier pour gérer les pointes de consommation, les énergies fossiles restent donc indispensables, en particulier le gaz. Bien que sur la pente descendante, le fioul lourd et le charbon restent bien présents. On en trouve encore plus de 10 % pour alimenter les réseaux de chaleur, mais plus aucune chaufferie à charbon n'est mise en service. « Quand un équipement performant est disponible et tant que le prix du carbone n'augmente pas, son utilisation reste intéressante économiquement, car le combustible est bon marché », constate Jean-Claude Boncorps. l


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