Le sucre n’est pas l’unique débouché de la betterave. Cristal Union, deuxième groupe sucrier français, avance dans le développement de nouvelles applications. Alors que le système des quotas européens de sucre s’arrêtera en octobre 2017, Cristal Union cherche à écouler une partie de sa production. « Nous nous sommes déjà développé dans l’alcool et le bioéthanol, puis dans le raffinage, et nous poursuivons désormais ce mouvement dans la chimie du végétal », retrace Xavier Astolfi, le directeur général adjoint de Cristal Union, en charge de ces nouveaux métiers.La coopérative agricole champenoise investit 120 millions d’euros dans un projet de biocarburants de deuxième génération. Elle s'appuie sur la base du procédé de production d’isobutène développé par Global Bioenergies, dont elle détient 6% du capital. Le projet IBN-One est actuellement en phase de démonstration. Il produira 50000 tonnes d'isobutène et consommera environ 200000 tonnes de sucre, soit l’équivalent d’une unité moyenne de production de sucre. L’usine sera située en Champagne. Elle devrait voir le jour courant 2018-2019.Le second axe de développement de Cristal Union se trouve dans les bioplastiques. Le groupe s’est associé depuis trois ans à la société italienne Bio-On, qui détient un brevet de production de plastiques durs selon un procédé de fermentation de biomasse (polyhydroxyalcanoates, PHA). « Le spectre d’application est très large », notamment dans l’automobile et la santé, évoque Xavier Astolfi. Là encore située en Champagne, l’unité détenue à parité entre les deux partenaires devrait produire 5000 tonnes de plastiques. Sa une mise en service est prévue en 2018. L’investissement total est estimé à 70 millions d’euros, avec un retour positif attendu au bout de 6 à 7 années d’exploitation, espère Cristal Union. JD