À Sancoins, dans le Cher, une centrale photovoltaïque de 2,3 MW, couvrant 14 000 m² de toiture sur le bâtiment du marché aux bestiaux, vient d'être mise en service. Et dans ce projet, chacun y trouve son compte. D'un côté, la société Armor-green, concepteur de la centrale, dispose d'une toiture bien orientée, qui produira 2 500 000 kW/ an, vendus au réseau. De l'autre, la commune qui hérite d'une couverture neuve. « Il fallait de toute façon désamianter. Là, c'est fait sans que cela nous coûte un centime ! », se réjouit le maire, Pierre Guiblin. Car Armorgreen a enlevé l'amiante de l'ensemble des 32 000 m², même si la société n'a posé des panneaux que sur les ailes les mieux orientées du bâtiment. « Nous gagnons au passage une petite notoriété : il s'agit d'une grosse centrale solaire. En plus, Armorgreen a fait travailler des entreprises locales. Notre seul regret est de ne toucher qu'un euro par an pour la location de la toiture ! » plaisante le maire de Sancoins.
Le loyer est en effet symbolique : son tarif a été établi pour permettre au dossier d'être compétitif lors de l'appel d'offres lancé par la CRE (Commission de régulation de l'énergie) en mars 2013. « Dans ces appels d'offres, les porteurs de projets proposent eux-mêmes le tarif d'achat de leur électricité solaire. Or, en prenant à notre charge le coût du désamiantage, estimé à plus de 700 000 euros, nous ne pouvions pas ajouter la location de la toiture pour que la centrale soit rentable tout en indi-quant un tarif d'achat compétitif », explique Olivier Rousseau, chargé d'affaires grands projets chez Armorgreen. Pour augmenter encore ses chances, la société a préféré jouer la carte de l'innovation. En plus, 9 kW de panneaux hybrides photovoltaïques et thermiques ont été installés pour produire l'eau chaude du restaurant qui se trouve dans le bâtiment.La convention d'occupation signée entre les deux partenaires précise que la centrale sera exploitée par Armorgreen pendant vingt ans, éventuellement renouvelable deux fois pour cinq ans. Elle laisse aussi la possibilité à la commune de devenir propriétaire et exploitant de la centrale au bout de vingt ans, alors que celle-ci continuera à produire. Une autre opportunité pour Sancoins. ACo