Avant tout, deux chiffres : 75% des installations d'éclairage dans les communes ont plus de 25 ans. "Le parc est assez largement obsolète. Or il consomme 40% de l'électricité dont ont besoin les collectivités territoriales. La marge de progrès est donc considérable. Sa rénovation est un levier encore trop peu exploité par les collectivités qui souhaitent faire des économies d'énergie", a indiqué Lionel Brunet, délégué général du syndicat de l'éclairage, lors d'un point info consacré le 1er juin à cet enjeu au congrès des maires.Du temps des premières LED, des collectivités ont essuyé les plâtres mais les technologies ont depuis évolué et gagné en maturité. L'organisation professionnelle a ainsi publié un guide avec l'AMF qui vante leurs performances et présente aux maires de bonnes pratiques. Ce guide rappelle comment construire un projet d'éclairage et comment le financer. "L'état des lieux est une phase essentielle. L'Ademe peut aider à hauteur de 25% les collectivités à financer ces diagnostics qui permettent d'identifier des économies d'énergie potentielles", précise Lory Waks, en charge du dossier au ministère de l'Environnement. Mieux : aller jusqu'à planifier et bâtir un plan lumière. Lille l'a fait en optant pour un groupement avec deux villes voisines, divers partenaires et vise des économies substantielles.Associer les habitantsAutre retour d'expérience, celui de la ville de Troyes. Elle a voté son plan lumière il y a dix ans. "C'est une programmation pluriannuelle d'investissements. L'enjeu de rénovation de l'éclairage public est à appréhender dans la durée. En associant les habitants, avec si cela est possible l'appui d'un sociologue", conseille Marc Bret, adjoint au maire de Troyes chargé du cadre de vie et du développement durable. Ce poste coûte 550.000 euros par an. Il pèse sur plus d'un tiers de la consommation énergétique de la ville. Concrètement, elle veut généraliser les abaisseurs de tension et sur ses 8.800 points lumineux, en équiper 3.800 de LED, avec l'appui du syndicat départemental d'énergie. Elle table sur un retour d'investissement en trois ans et demi. "Grâce aux efforts déjà déployés entre 2012 et 2015, nous avons réduit la consommation de 34%, soit 270.000 euros d'économies. L'espérance de vie des LED étant plus longue, des gains sont aussi faits sur la maintenance", poursuit l'élu.Des élus explorent une autre piste : l'extinction ou réduction à certaines heures du flux lumineux. A Brionne (Eure), la logique de la municipalité est de vite la mettre en pratique afin de dégager des économies financières qui seront ensuite investies dans la modernisation du réseau d'éclairage, et dans le remplacement des luminaires fluorescents par des lampes LED. D'autres villes expérimentent : la commune de Crolles (Isère, 2.420 points lumineux) a testé l'an dernier l'extinction de l'éclairage public et publié un bilan. A La Réunion, celle de La Possession est en plein dedans. Elle éteint ses luminaires entre 22h30 et 4h. Et n'observe pas de problème particulier de sécurité.Morgan Boëdec