Les quatre dernières centrales à charbon françaises sont en sursis. Ou en tous cas, leur rentabilité. La ministre de l'Environnement Ségolène Royal a en effet annoncé le 11 juillet que la mise en place d'un prix plancher du carbone sur le secteur électrique français en 2017 - une mesure annoncée par le président de la République lors de la dernière Conférence environnementale - ne concernera que le charbon.« Faire porter l'effort sur les centrales au charbon est la bonne solution. Elles émettent deux fois plus de gaz à effet de serre que celles au gaz, qui, en outre très flexibles, représentent l'instrument idéal pour la gestion des pointes », justifie Gérard Mestrallet, président du conseil d'administration d'Engie, qui remettait à la ministre un rapport sur le prix du carbone rédigé avec l'économiste Alain Grandjean et le DG du WWF-France Pascal Canfin.Taxe sur les centrales au charbon ou norme technique sur leurs émissions, Ségolène Royal n'a pas encore tranché entre les différentes propositions du rapport. « J'ai missionné, avec mes collègues des Finances et de l’Économie, nos trois Inspections générales pour définir les modalités techniques de cette mesure. Leurs conclusions sont attendues pour la fin juillet afin de préparer la loi de finances de cet automne », a expliqué Ségolène Royal.Cette mesure unilatérale souligne l'urgence d'une entente européenne, sinon mondiale, sur le prix du carbone (lire notre article ici).Fabian Tubiana