A l'approche d'une nouvelle stratégie européenne sur le climat, l'association Transport & Environnement tire la sonnette d'alarme. Cette association, qui promeut un transport plus durable, joue sur le registre géopolitique. Plus de 90% du pétrole importé est désormais fourni par des pays non-membres de l'Union Européenne. Et la plupart des importations de brut provient de pays instables, comme la Lybie et la Russie, prévient l'association. Elle s'appuye sur une étude menée par Cambridge Econometrics.Une stratégie d'électrification globaleLa Commission européenne doit présenter le 20 juillet un nouveau paquet législatif sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre des Vingt-huit. Notamment dans les transports. T&E plaide pour des objectifs ambitieux de baisse des émissions à l'horizon 2025. Elle réclame l'élaboration d'une stratégie globale pour l'électrification des transports et la fin des soutiens aux biocarburants non-durables. Et pour cause : la dépendance des Vingt-huit aux importations pétrolières brut aurait fortement augmenté en 15 ans, tout comme celle aux importations de diesel, qui aurait doublé entre 2001 et 2014 pour atteindre 35 milliards d'euros. Dans le même temps, la production intérieure et les importations de pétrole brut en provenance des pays stables, tel que la Norvège, ont diminué.« La soif insatiable du secteur des transports de l'Union européenne pour le pétrole et le diesel importés coûte à chaque citoyen près de 300 euros par an », chiffre l'association. Les transports absorbe les deux tiers de la demande finale de produits pétroliers dans l'Union européenne, insiste-t-elle. Or, d'après une précédente étude de Cambridge Econometrics, la transition vers des véhicules électriques augmenterait de 1% du PIB de l'Union, créerait jusqu'à 2 millions d'emplois supplémentaires et réduirait les émissions des voitures et camionnettes de 83% d'ici 2050.Thomas Blosseville avec Agence Europe