Un an lui aura suffi. Fondée en novembre dernier, ekWateur devrait lancer son offre au second semestre 2016. Son métier ? Fournir du gaz et de l'électricité renouvelable aux particuliers, mais pas uniquement. Outre des kilowattheures, la start-up compte proposer à ses clients des conseils en efficacité énergétique et tout un panel de services, tel le calcul de leur potentiel solaire. Objectif : devenir une plateforme numérique collaborative pour la transition énergétique. La jeune société se voit agréger les compétences jusqu'à impliquer le consommateur final.De la prévision à la réductionA priori, ekWateur a suivi le parcours classique du fournisseur d'énergie. Créée par d'anciens responsables de la filiale française du belge Lampiris, elle a obtenu ses licences en février, puis signé au printemps les accords techniques avec les gestionnaires de réseaux. Mais elle n'est pas vraiment un fournisseur comme les autres. Sur les quatorze membres de son effectif, si l'un est acheteur d'énergie, douze travaillent plutôt sur les logiciels et le traitement des données. « L'origine renouvelable de notre électricité ne sera pas suffisante pour attirer les clients. Le premier argument de vente reste le prix et, pour réduire nos marges, l'enjeu est d'avoir l'outil informatique le plus performant », explique Julien Tchernia, son président. Sa maîtrise du numérique doit donc permettre à ekWateur de réduire ses coûts pour convaincre le consommateur, puis lui proposer une offre allant de la prévision photovoltaïque à la réduction de sa consommation. « Ce qui suppose d'être capable d'analyser ses données pour lui fournir le bon service au bon moment », estime le dirigeant.Des consommateurs bêta-testeursEn complément, l'entreprise va s'entourer de partenaires. L'électricité renouvelable proviendra de l'agrégateur Smart Grid Energy. Les travaux d'économie d'énergie seront sous-traités à des spécialistes des chaudières, du chauffage électrique, du thermostat connecté… Au cœur de cet écosystème, ekWateur sera l'interface avec le consommateur final, qu'elle compte intégrer à son modèle d'affaires. « L'idée est de faire gagner de l'argent à nos clients en les faisant participer à l'activité de la société », esquisse Julien Tchernia, sans en dévoiler davantage. Cet été, l'entreprise va tester son offre auprès d'une centaine de consommateurs bêta-testeurs, du nom donné en informatique aux clients testant un logiciel avant sa commercialisation. La société se donne ensuite trois ans pour être rentable.Thomas Blosseville