Il s’agit, selon Agora Energiewende et Sandbag, du « premier rapport à proposer des chiffres pour 2017 ». Les think tanks allemand et britannique viennent de rendre public une étude sur « l’état de la transition dans le secteur électrique en Europe ». Leur principale conclusion ? « Le vent, le soleil et la biomasse ont pour la première fois produit davantage d’électricité en Europe que le charbon et le lignite, alors qu’il y a cinq ans, ces derniers assuraient plus du double de la production électrique issue des renouvelables », écrivent les experts.
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Les émissions de CO2 du secteur électrique européen sont restées « stables » en 2017
La production d’électricité issue de sources renouvelables a augmenté de 12 % l’an dernier, « tirée par l’éolien, en hausse de +19 % grâce à l’augmentation des capacités installées et aux bonnes conditions de vent, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni, qui concentrent les deux-tiers de la croissance, tandis que la production solaire n’a cru « que » de 8 %, malgré les énormes baisses de prix observées récemment », souligne le rapport. Depuis 2000, « la part des EnR dans le mix électrique européen a plus que doublé », indiquent encore les experts.
Autre enseignement de l’étude d’Agora Energiewende et Sandbag : la moindre production du nucléaire (-1 %) – à cause des fermetures de centrales pour des raisons de sécurité – et de l’hydraulique (-16 %) – due au manque d’eau – conjuguée à la hausse de la demande ont conduit, en 2017, à une hausse de la demande adressée aux producteurs d’électricité d’origine fossile (+1,6 %). Les émissions de CO2 du secteur électrique européen sont restées « stables », selon les analystes, mais les émissions de gaz à effet de serre de l’UE ont augmenté d’environ 1 % l’année dernière. Par ailleurs, trois nouveaux Etats-membres ont annoncé leur sortie du charbon en 2017 : les Pays-Bas, l’Italie et le Portugal, qui rejoignent ainsi le Royaume-Uni et la France.
La France en queue de peloton
Concernant l’Hexagone, le rapport des think tanks allemand et britannique est plutôt cinglant. « La France reste en queue de peloton pour la part de l’électricité issue des « nouvelles » EnR, avec 8 % en 2017, derrière la Pologne (15 %) et les Pays-Bas (15 %), et loin de l’Italie (24 %), du Royaume-Uni (27 %), de l’Allemagne (30 %) et du Danemark (74 %) », écrivent les analystes.
La France a notamment accumulé du retard dans l’éolien. Entre 2010 et 2017, sa production éolienne n’a augmenté que de 11 %, à 49 Twh, alors qu’elle a plus que doublé au niveau de l’UE, à 365 Twh, et augmenté de 179 % en Allemagne, à 106 Twh. « Parti de bien plus bas (moins de 15 Twh en 2010), le Royaume-Uni a rattrapé la France en 2017 avec 49 Twh produits par l’éolien… », concluent les spécialistes d’Agora Energiewende et Sandbag.