CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Énergie > [Tribune] Les enjeux-clés des énergéticiens en 2018
ÉNERGIE

[Tribune] Les enjeux-clés des énergéticiens en 2018

PUBLIÉ LE 26 FÉVRIER 2018
CYRIL CORTINA, VICE-PRÉSIDENT ÉNERGIES & UTILITIES, TÉLÉCOMMUNICATIONS ET MÉDIA DE CGI BUSINESS CONSULTING
Archiver cet article
[Tribune] Les enjeux-clés des énergéticiens en 2018
Cette semaine, Cyril Cortina, vice-président énergies & utilities, télécommunications et média de CGI Business Consulting, brosse un panorama du secteur énergétique mondial, lequel montre à la fois, selon lui, des « mutations profondes » mais aussi des « constantes ». Il revient, entre autres points, sur l’un des enjeux actuels du monde de l’énergie – la personnalisation des services – et donne des pistes pour répondre aux défis à venir.

Le panorama offert par le secteur énergétique mondial montre à la fois des mutations profondes* mais aussi des « constantes ». Commençons par ces dernières, au nombre de trois.
 
Sur-capacités, réglementation et globalisation
 
Tout d’abord, les sur-capacités, une tendance durable sur l’ensemble des zones géographiques et pour l’ensemble des énergies. Ainsi, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les Etats-Unis produiront en 2020 plus de pétrole que l’Arabie Saoudite et deviendront le premier exportateur de gaz en 2025. La seule Chine construit deux centrales à charbon par semaine, 10 nouveaux réacteurs nucléaires d’ici 2030 et près de 20 GW de nouvelles capacités solaires installées par semestre. Le pays inaugurerait chaque année, d’ici 2030, 88 GW de capacité de production électrique, soit l’équivalent du parc du Royaume-Uni.
 
Ensuite, l’omniprésence de la réglementation. L’énergie reste un marché toujours soumis à un cadre régulatoire et réglementaire foisonnant, à différents niveaux de gouvernance, pour orienter les investissements, en particulier autour de l’enjeu climatique.
 
Enfin, un marché toujours plus global, les zones de « jeu » étant désormais à la fois locales et internationales. Locales car les territoires – et leurs administrés, citoyens, clients – prennent en main leur avenir énergétique. Internationales car les acteurs diversifient leurs risques et diluent leurs revenus vers des pays où les leviers de rentabilité sont plus importants.
 
Un enjeu : la personnalisation des services
 
Passons à présent aux zones d’incertitude. La transformation du monde énergétique et les comportements des clients – avec le changement climatique en toile de fond – entraînent nombre de questionnements sur les modèles organisationnels, les capacités d’exécution, la gestion de l’innovation ou encore l’orientation usages énergétiques-services.

Ce dernier point est crucial : face à des clients de plus en plus acteurs de leur consommation, responsables et volatiles, quelles solutions embarquées commercialiser qui généreront des revenus récurrents, au-delà de l’électron ou de la molécule de gaz ? Comment personnaliser davantage les services ? Ce qui conduit inévitablement à s’interroger sur la mise en place de modèles organisationnels plus décentralisés, proches des clients et des décisions, plus agiles, plus simples, et encore plus tournés vers le pilotage de la performance.  
 
Comment répondre aux défis du secteur ?
 
Face à ces différents défis, on peut avancer plusieurs pistes de réflexions. La première porte sur les « delivery models », dont la meilleure maîtrise permettra de libérer de l’investissement autour de la rénovation des infrastructures existantes, puis d’acquérir des nouvelles technologies dans le champ de l’intelligence artificielle, accélérateurs business de la transition énergétique.
 
La seconde tient à la démonstration de la capacité à exécuter la transformation du monde énergétique en cours, à grande échelle, au-delà de quelques expérimentations, et ce au bon tempo. Il conviendra de trouver le bon rythme pour diminuer les activités historiques et aller vers les leviers de croissance qui ne produisent pas encore suffisamment de valeur.
 
Pour cela, il serait judicieux – troisième piste de réflexions – de structurer davantage la gestion de l’innovation : prioriser les partenariats, les prises de participation, les rachats, la R&D interne, etc. Gérer son « Mix Innovation », c’est-à-dire le pilotage de ses différents modèles d’innovation pour combiner opportunisme et création de valeur. La nomination dans les organisations d’un leader, porteur de la décarbonation en interne et vis-à-vis de l’externe, sera une tendance qui va perdurer en 2018.
 
L’année 2017 a vu plusieurs opérations de fusions-acquisitions de grande ampleur dans la gestion des flexibilités, la mobilité électrique et le stockage de l’énergie. L’année 2018 verra sans doute la tendance se confirmer et s’étendre, tant sur le plan des services que des zones géographiques : énergies renouvelables, supervision et maintenance d’assets de production, DER (Distributed Energy Resources), optimisations des consommations énergétiques, etc.
 
Enfin, puisqu’ils irriguent l’ensemble des thèmes que nous venons d’aborder, le numérique et la constitution d’écosystèmes digitaux doivent figurer sur toutes les feuilles de route des acteurs et dans toutes les dimensions.
 
Les énergéticiens pourront utiliser le levier des partenariats ou des rachats pour renforcer leurs compétences et savoir-faire autour de la data analytics, la data science, les drones ou l’internet des objets. Disposer et faire vivre des algorithmes susceptibles de mieux connaître ses clients, mieux gérer ses actifs de production ou ses réseaux, mieux prévoir les équilibres offre-demande, mieux agréger les données en aval des compteurs communicants sera déterminant. La valeur réside dans la monétisation des données d’échange.

* Edition 2017 du Rapport World Energy Outlook (Perspectives énergétiques mondiales), Agence internationale de l’énergie.
Cyril Cortina, vice-président énergies & utilities, télécommunications et médiapour CGI Business Consulting.
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Un projet pilote de data center bio-circulaire lancé dans l'Essonne
Un projet pilote de data center bio-circulaire lancé dans l'Essonne
L’hôpital de Wissembourg se dote d'une centrale solaire
L’hôpital de Wissembourg se dote d'une centrale solaire
Méthanisation : la Normandie suspend ses aides suite à des dérives
Méthanisation : la Normandie suspend ses aides suite à des dérives
Dossier /3 | Pyrogazéification : et la biomasse devient gaz !
Dossier /3 | Pyrogazéification : et la biomasse devient gaz !
Tous les articles Énergie
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS