Quelle est votre journée type en confinement ?
PUBLICITÉ
Ma journée n’est faite que de visio-conférences et d’appels téléphoniques, qui s’enchainent parfois à un rythme ininterrompu, ce qui requiert davantage de concentration que d’ordinaire.
Comment adaptez-vous votre activité professionnelle à cette situation inédite ?
Nous mettons à profit certains décalages pour approfondir des sujets délaissés, ou ce que j’appelle les sujets « orphelins » : ceux pour lesquels on se dit que lorsqu’on aura du temps, on s’en occupera.
Nous veillons également à renforcer les liens entre les équipes et, à chaque réunion ou presque, je demande à mes interlocuteurs comment ils se sentent, comment se passe leur vie de confinés, comment va leur moral.
Quels seront, selon vous, les impacts de l’épidémie sur votre entreprise ?
Tous les chantiers en cours ont été stoppés, et même les interventions curatives sur les centrales en fonctionnement, sont stoppées. S’agissant de nos projets en développement, les collectivités se sont quasiment arrêtées et il est très difficile d’obtenir telle ou telle autorisation, même lorsqu’elle revêt un caractère anodin.
On peut dire que ce confinement va faire perdre jusqu’à un an pour certains projets. Néanmoins, nous gardons le moral et conservons la même stratégie. Nos équipes restent mobilisées et sont toutes en télétravail. Nous sommes fiers qu’à ce jour personne n’ait été mis en chômage partiel.
Quelle est la première chose que vous ferez une fois le confinement terminé ?
Un séminaire d’entreprise pour se retrouver tous, faire le bilan de cette période et solidifier nos liens ! L’humain doit être au cœur des solutions à cette crise. Personnellement, j’aimerais arriver aussi à prendre quelques jours de congés, que je n’ai pas pris depuis octobre dernier.
Selon vous, à quoi ressemblera l’après Covid-19 ?
Je suis très partagé. Je pressens que nous revivrons régulièrement des périodes de semi-confinement ou de confinement localisé, et que nous ne reviendrons pas au monde d’avant ; je n’imagine pas une seule seconde un été 2020 avec des plages bondées ou des aéroports remplis de touristes. S’agissant des événements professionnels, il en sera de même et je pense que nombre de salons, événements, séminaires, seront annulés ou réduits jusqu’à l’arrivée d’un vaccin.
Je me réjouis, d’une certaine façon, de ce que des pratiques plus sobres en déplacements, voire en mode de consommation, puissent émerger. Je me réjouis aussi qu’une certaine relocalisation puisse enfin se produire notamment sur le plan alimentaire, médical, ou même industriel.
A l’inverse, je crains que la crise ne soit très profonde, et je redoute des phénomènes d’effets de dominos ou des effondrements de certains pays qui pourraient encore aggraver la situation sociale ou menacer la paix et la coopération internationales. Car il n’y a pas que la crise sanitaire : la crise climatique et la crise écologique sont des menaces bien réelles, et potentiellement dévastatrices.