Création de l'Observatoire national Quartier Énergie Carbone

L’Observatoire national Quartier Énergie Carbone (OQEC) est un dispositif innovant lancé par Efficacity et le CSTB, avec le soutien de la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN) et de l’Ademe.

Fruit de plusieurs années de recherche et d’expérimentation, la méthode Quartier Énergie Carbone (QEC) permet d’évaluer l’empreinte énergie-carbone d’un projet d’aménagement urbain dans sa globalité : bâtiments, espaces extérieurs, énergie, mobilités, eau, déchets, sols… Elle est aujourd’hui mise en œuvre via le logiciel UrbanPrint, déjà utilisé par plus de 100 projets à travers la France.

« L’Observatoire permet en particulier de répondre à deux enjeux clés : d’une part, évaluer, année après année, si les projets d’aménagement sont de moins en moins carbonés, et à quel rythme ; d’autre part, identifier les actions les plus efficaces par grande typologie de projet », explique Etienne Crépon, Président du CSTB.

« Avec l’Observatoire Quartier Énergie Carbone, nous disposons enfin d’un outil national capable de mesurer, orienter et accélérer la décarbonation des projets d’aménagement urbain. C’est un levier structurant pour engager les territoires dans des trajectoires bas carbone crédibles, concrètes, et suivies dans le temps. Si l’on veut atteindre nos objectifs climatiques, il faut passer d’un urbanisme d’intention à un urbanisme de preuve », conclut Patrice Vergriete, Président d’Efficacity.

Des premiers résultats encourageants

Les projets évalués grâce à la méthode QEC et intégrés à l’Observatoire permettent déjà de dégager des tendances positives :

• Plus de 10 millions de m² de bâtiments ont déjà été modélisés correspondant à 370 000 usagers équivalents.
• L’impact carbone moyen de ces projets a été ramené à 1,18 tonne de CO₂ par an par usager ; cet impact inclut l’ensemble des leviers physiques de l’aménagement mais pas les leviers comportementaux (achat de biens, alimentation, voyages longue distance, etc.) ; on considère que l’impact carbone moyen d’un français, actuellement autour de 10 tonnes de CO₂/an, doit baisser à 2 tonnes de CO₂/an en 2050 et que cette baisse relève pour moitié des leviers physiques de l’aménagement et pour moitié des leviers comportementaux.
• Les efforts des acteurs de l’aménagement permettent une réduction des émissions carbone médiane de 18,2% par rapport à un scénario de référence sans effort ou basé sur le minimum réglementaire (le "score carbone").

Accélérer la transition

L’Observatoire Quartier Energie Carbone ne se limite pas à dresser des constats. Il vise à accompagner tous les acteurs de l’aménagement urbain – collectivités, aménageurs, urbanistes, ingénieries – en leur fournissant des données concrètes, des analyses comparatives et des leviers d’action efficaces, adaptés à chaque type de projet.

Parmi ses missions clés :

• Suivre, à l’échelle nationale et régionale, l’évolution des performances énergie-carbone des projets,
• Identifier les solutions les plus impactantes selon les contextes urbains,
• Valoriser les collectivités et les aménageurs engagés dans une démarche bas carbone,
• Diffuser des outils pédagogiques et des bonnes pratiques accessibles à tous

Des leviers concrets

Les enseignements de l’Observatoire Quartier Energie Carbone permettent déjà d’identifier les leviers suivants :

• usage de matériaux biosourcés, enveloppes performantes,
• production solaire,
• réseaux thermiques mutualisés,
• réduction des parkings souterrains,
• réemploi des terres,
• valorisation des biodéchets

Autre apport majeur de l’Observatoire : la mesure de l’empreinte carbone par habitant, ou encore par usager équivalent, un indicateur-clé pour intégrer les modes de vie et les profils d’usage dans la stratégie de décarbonation, au-delà des actions directement liées à l’aménagement.