Pendant la crise sanitaire du Covid-19 et le confinement qu’elle impose, Environnement-magazine.fr propose aux professionnels de partager leur organisation. Journée type ? Quelle organisation au travail ? Comment entrevoir l’après-crise ? Marie Souplet, directeur général de Prochalor, nous explique son quotidien.

Quelle est votre journée type en confinement ?

Dès le début du confinement, nous avons instauré une visio avec l’équipe d’encadrement, tous les matins à 8h30 pour faire le point sur l’activité de la veille et sur les sorties d’astreinte. L’encadrement a la charge de faire un point quotidien avec le personnel en intervention, et un point régulier avec le personnel en activité partielle. Nous souhaitons en permanence rester informés de leur état de santé et de leurs conditions d’intervention.

Au cours de ces points quotidiens, nous décidons des évolutions à apporter à notre Plan de Continuité d’Activité, nous passons en revue les EPI à disposition de notre personnel intervenant et nous décidons des actions à mener au cours de la journée pour nous adapter en permanence aux décisions des pouvoirs publics et aux demandes de nos clients.

Comment adaptez-vous votre activité professionnelle à cette situation inédite ?

La prise en compte des évolutions et des décisions des pouvoirs publics est quotidienne. Cependant afin de ne pas perturber les échanges avec nos salariés, nous adaptons notre organisation à la semaine et évitons les changements trop fréquents. Au début du confinement, nous avions un peu tendance à vouloir être sur-réactif pour nous adapter en permanence. Mais cette période d’inquiétude, d’appréhension de la maladie, nécessite de prendre du recul et d’être le plus transparent possible avec les équipes. Il y a eu beaucoup d’inconnues, il y en encore énormément, nous cherchons en permanence à construire notre communication et adapter nos procédures sur les faits connus.

Quels seront, selon vous, les impacts de l’épidémie sur votre entreprise ?

Les impacts ont été immédiat car 100% de notre activité travaux a été mise à l’arrêt brutalement. Cette activité sera décalée dans le temps et nous aurons a la rattraper au cours des mois à venir, mais la perte d’activité sur la période en sera pas récupérable. Nous réalisons l’été de nombreuses rénovations de chaufferies en copropriété. Les décisions n’avaient pas encore toutes été votées en assemblée générale, donc nous savons que nous aurons un perte d’activité pour cet été, cumulée a la perte de chiffre d’affaires des mois de confinement.

Pour les opérations de maintenance, nous avons pu assurer nos passages en chaufferie mais toutes les opérations en logement ou nécessitant l’intervention d’un prestataire extérieur et les contrôles réglementaires, ont été annulés. Nous aurons à les reprogrammer et donc à redoubler d’effort jusqu’à la fin d’année.

Quelle est la première chose que vous ferez une fois le confinement terminé ?

Je rencontrerai l’ensemble du personnel afin d’échanger avec eux sur la façon dont ils ont eux-mêmes vécu le confinement et pour évaluer leurs attentes. Même si nous avons essayé au maximum d’être au plus proches du personnel, les échanges n’ont pas été les mêmes pendant cette période et il va falloir tenir compte de leurs appréhensions pour qu’ils se sentent en confiance pour relever les enjeux qui nous attendent. 

Selon vous, à quoi ressemblera l’après Covid-19 ?

Mon souhait le plus cher est une prise de conscience encore plus marquée sur les grands défis environnementaux et sociétaux que nous devons relever, que nous changions nos modes de consommation au quotidien et que nous favorisons les circuits courts sans pour autant remettre en cause notre économie mondiale. Les médias nous donnent l’impression qu’une compétition est lancée entre chaque pays pour savoir qui sera le 1er à trouver le vaccin : c’est à cela que doit servir l’économie mondiale, à s’entraider pour combattre et trouver des solutions ! L’après-Covid n’apportera pas de réel changement, mais j’espère une prise de conscience encore plus marquée pour que nous avancions plus vite dans l’évolution de nos modes de consommation.