La doyenne des centrales nucléaires française, Fessenheim, près de la frontière allemande, ne produira plus d’électricité. Son second réacteur a été débranché ce lundi 29 juin au soir.
Hier soir, une vingtaine de salariés se sont donnés rendez-vous peu avant 23h00 sur le parking devant la centrale. Ils voulaient être présents au moment de son arrêt définitif. Parmi eux, Philippe Formery. Les larmes aux yeux, il regrette un véritable "gâchis". Seuls soixante salariés EDF resteront pour conduire le démantèlement de la centrale. Fin 2017, ils étaient encore 750 auxquels s’ajouter 300 prestataires.
Installée en bordure du Rhin, près de l’Allemagne et de la Suisse, la fermeture de la centrale intervient comme un point final après des années de débats, de remous et de reports de son arrêt. Mise en service en 1977, ses deux réacteurs à eau préssurisée d’une puissance de 900 mégawatts (MW) chacun produisaient en moyenne 11 milliards de kilowattheure (kWh) chaque année, soit 70% de la consommation d’électricité d’une région comme l’Alsace. Depuis des années, associations et députés européens écologistes réclamaient sa fermeture en raison notamment de sa vétusté.
"C’est enfin la fermeture de cette centrale qu’on attendait depuis si longtemps" a déclaré Charlotte Mijeon, porte-parole de Sortir du Nucléaire. "C’est une étape, il y a encore 56 autres réacteurs à fermer. Il faut continuer à se battre", a-t-elle toutefois ajouté.
Un démantèlement jusqu’en 2040
Quinze ans sont prévus pour démonter les deux réacteurs. Première étape, l’évacuation du combustible hautement radioactif qui devrait s’achever en 2023. Le démantèlement proprement dit devrait débuter à l’horizon 2025 et se poursuivre au moins jusqu’en 2040.