NaTran, RTE et Storengy, en collaboration avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes, viennent de publier une étude qui confirme l’importance des infrastructures de transport et de stockage d’hydrogène pour optimiser le système électrique et accélérer la décarbonation industrielle. Les conclusions soulignent notamment l’intérêt de mutualiser ces infrastructures afin d’améliorer la compétitivité du modèle hydrogène bas-carbone.
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Une région mobilisée pour le H2
La région Auvergne-Rhône-Alpes, fortement industrialisée, occupe une position stratégique dans ce dispositif. Elle regroupe des sites majeurs tels que la Vallée de la Chimie, le sillon alpin, la Plaine de l’Ain ou la vallée du Rhône, autant de zones fortement consommatrices d’énergie et donc en première ligne pour la décarbonation. Elle dispose en outre d’atouts uniques : le plus grand potentiel français de stockage d’hydrogène en cavités salines à Etrez (Ain), exploité par Storengy, ainsi qu’une place centrale sur le tracé du projet HY-FEN. Ce dernier, piloté par NaTran, vise à relier les sites de production, de consommation et de stockage d’hydrogène en France, tout en connectant la péninsule ibérique, la France et l’Allemagne d’ici 2030.
Pour RTE, l’enjeu est aussi d’adapter le réseau électrique aux besoins futurs, notamment dans la Vallée de la Chimie ou au PIPA (Plaine de l’Ain). Ces investissements s’inscrivent dans le schéma décennal de développement du réseau, actuellement soumis à débat public. La planification coordonnée des infrastructures énergétiques apparaît ainsi comme une condition indispensable pour exploiter pleinement le potentiel de l’hydrogène.
Importance des cavités salines
L’étude insiste sur la robustesse du stockage souterrain mutualisé en cavités salines, capable d’assurer une continuité d’approvisionnement aux industriels raccordés, tout en limitant l’impact foncier des infrastructures. Sans cette mutualisation, le coût supporté par chaque projet pourrait devenir prohibitif, freinant les investissements et ralentissant la transition énergétique.
Ces conclusions nourrissent déjà les réflexions stratégiques au niveau national, dans le cadre de la Stratégie de l’hydrogène décarboné publiée en avril 2025, et local, avec des projets tels que DeClyc (Décarboner Lyon Vallée de la Chimie) ou le dispositif des Zones Industrielles Bas Carbone. Elles alimenteront également les concertations en cours sur les perspectives d’avenir du secteur, menées par NaTran et Teréga auprès des acteurs territoriaux.
En réunissant industriels, opérateurs de réseaux et collectivités, cette étude confirme que l’Auvergne-Rhône-Alpes s’impose comme un hub majeur de la filière hydrogène française et européenne, alliant infrastructures, recherche et tissu industriel au service de la neutralité carbone.