Le procédé NSR, conçu par la société belge TPS Tech, optimise le principe de la désorption thermique in situ. Par rapport à un procédé classique, il innove par sa flexibilité de mise en œuvre et son efficacité énergétique. Selon le type de contaminants, le sol est amené à une température entre 200 et 300 °C grâce à des tubes chauffants. Le front de chaleur ainsi créé progresse dans le milieu en provoquant la volatilisation des polluants.
Particularité du procédé :
chaque tube est équipé d'un brûleur à gaz individuel. L'intérêt ? « Cela offre une flexibilité énorme. Le procédé s'adapte aisément aux contraintes de chaque site », souligne Jan Haemers, directeur général de TPS Tech. Dans certains cas, seulement quelques tubes suffisent. Dans d'autres, soit parce que la pollution présente une concentration élevée, soit parce qu'il faut la traiter rapidement, il est nécessaire d'installer un nombre important de tubes.
Une mise en œuvre sur terres excavées est également possible. Elles sont ensuite traitées, sur place, en tertres thermiques. Cela peut être intéressant lorsque l'emprise polluée doit être libérée dans de très brefs délais, ou encore lorsque l'aménagement futur du site nécessite cette opération, par exemple pour construire un parking souterrain. « Nous réalisons actuellement un traitement de terres contaminées par des composés chlorés et soufrés, situées sous le niveau de la nappe phréatique. La seule solution est l'option sur site », précise Claude Cédou, responsable sites et sols pollués chez GTS, qui met en œuvre en France le procédé sous licence. Plus couramment utilisé pour traiter la zone insaturée du sol, le procédé s'applique aussi aux nappes. Il permet d'optimiser, par exemple, le pompage-écrémage d'hydrocarbures légers. « Chauffés, les polluants perdent de leur viscosité. Plus mobiles, ils sont récupérés plus effi ca cement par pompage-écrémage », ex plique Jan Haemers.
Autre avantage du système, l'efficacité énergétique, qui entend défier toute concurrence. Dans le cas de pollutions organiques combustibles, les contaminants, une fois extraits, servent à leur tour de combus tible pour l'installation de traitement.
ce système en circuit fermé
fonctionne très bien avec des hydrocarbures purs (HAP, HCT, benzène, etc.) par exemple. « La contribution des contaminants recyclés à la balance énergétique totale varie entre 25 et 40 % », précise Jan Haemers. Dans les autres types de contaminations organiques, pour des composés chlorés ou soufrés par exemple, après chauffage, le principe d'extraction des polluants est celui, classique, du venting. L'air, chargé, est aspiré puis traité, généralement sur charbons actifs. Dans tous les cas, « NSR présente un bilan énergétique plus intéressant, assure Claude Cédou. Il consomme entre 10 et 20 kg de gaz par tonne de terre traitée, contre 50 kg de fioul par tonne de terre pour un procédé en four tournant, classique. Le coût de 1 kg de gaz étant équivalent à celui de 1 kg de fioul ».
Enfin, comme après tout traitement thermique, le sol a perdu tant sa matière organique que son eau. C'est une matrice minérale, stérile. « D'un autre côté, note Claude Cédou, le chauffage ne dégrade pas les propriétés géotechniques de la terre traitée, une fois réhumidifiée, ce qui en fait un matériau aisément valorisable dans un aménagement. »