L’Union européenne s’apprête à repousser deux directives majeures du Green Deal : la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), sur le reporting de durabilité, et la Corporate sustainability due diligence (CSDD), sur le devoir de vigilance. Ce report s’accompagne d’une simplification marquée des règles, avec notamment 80 % des entreprises désormais exclues du champ d’application de la CSRD. Si l’objectif est de réduire les charges administratives pour relancer la compétitivité, cette réforme suscite de vifs débats, car certains y voient un affaiblissement des ambitions environnementales et sociales. Dans ce contexte incertain, les entreprises sont confrontées à un choix stratégique : attendre des règles plus claires ou anticiper en consolidant leurs pratiques de durabilité au-delà des exigences légales dès aujourd’hui.
Surmonter la complexité : la puissance des données pour gagner en agilité
La durabilité ne doit plus être vue comme une contrainte, mais comme un véritable moteur d’innovation. Or, certains secteurs, tels que la finance ou l’industrie, font face à une complexité croissante en matière de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Ils doivent jongler avec des exigences réglementaires renforcées, d’importants volumes de données, une pression accrue pour plus de transparence et une multitude d’indicateurs à suivre : émissions, diversité, inclusion, etc.
Plus précisément, chez les services financiers, l’attention se porte de plus en plus sur la planification de scénarios climatiques dans la région EMEA. À cela s’ajoute l’effet de « gravité des données » : alors que les données ESG se multiplient à travers les silos, les institutions ont du mal à les exploiter rapidement et efficacement. Quant au secteur de l’industrie, il est confronté à des obstacles similaires. La visibilité limitée des chaînes d’approvisionnement complexes, en particulier en ce qui concerne les émissions de Scope 3, continue d’entraver la production de rapports sur le développement durable et les progrès vers les objectifs de zéro émission nette.
Pour garder une longueur d’avance, des informations en temps réel et une infrastructure évolutive sont nécessaires pour passer d’une conformité ESG réactive à un impact stratégique proactif, sans pour autant sacrifier la performance, la sécurité ou la rapidité. Toutefois, le manque de solutions technologiques adaptées est cité par 21 % des dirigeants comme un obstacle à l’accélération de leur stratégie ESG.
Accélérer la décarbonisation sans se disperser
Le reporting ESG, lorsqu’il s’appuie sur la bonne technologie, ne freine pas les entreprises. Au contraire, il améliore la prise de décision, renforce la gouvernance et crée de la valeur à long terme. Grâce aux plateformes de données modernes, les entreprises exploitent aujourd’hui un large éventail d’outils pour affiner leurs opérations, repérer les risques à un stade précoce et ajuster leur trajectoire avant de rencontrer des obstacles.
Par exemple, dans certains secteurs comme les télécommunications, l’infrastructure de données joue un rôle direct dans l’amélioration de l’efficacité énergétique. Par exemple, certains opérateurs de réseaux mobiles déplacent le traitement des données au niveau de la station de transmission de base, réduisant ainsi l’énergie nécessaire au rapatriement des données vers les datacenters. Les stations 5G consommant beaucoup plus d’énergie que leurs homologues 4G, l’optimisation des flux de données peut avoir un impact mesurable sur l’empreinte carbone et les coûts opérationnels.
L’avenir appartient à ceux qui maîtrisent la donnée
À l’heure où les attentes des consommateurs, des investisseurs et des régulateurs en matière de durabilité et de gouvernance d’entreprise sont de plus en plus fortes, il est urgent que les entreprises s’attaquent à cette problématique dès aujourd’hui, malgré le contexte incertain concernant l’application de la CSRD. D’autant que la révolution ESG ne se limitera pas à un simple respect des réglementations, mais sera définie par la capacité des entreprises à transformer la complexité en opportunité. Dans un monde où la durabilité devient un levier stratégique d’innovation et de compétitivité, la donnée se positionne comme le moteur caché de cette transformation.
Les entreprises qui s’engagent dès aujourd’hui dans une gestion intelligente des données ESG, notamment à travers des infrastructures évolutives et modernes comme le cloud hybride, prennent une longueur d’avance. Elles ne se contentent pas de suivre les règles ; elles les redéfinissent en alliant performance, responsabilité et agilité. En traitant les données ESG de manière unifiée et en temps réel, elles parviennent à anticiper les risques, à renforcer la transparence et à intégrer la durabilité au cœur de leurs opérations. La donnée n’est plus un simple atout : elle devient la clé pour naviguer avec succès dans un avenir durable.
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