Certains domaines de l'ingénierie environnementale ont le vent en poupe, comme ceux liés aux énergies renouvelables et à la gestion des déchets. Mais en quoi consiste le métier de consultant indépendant en environnement ? Et comment faire pour y arriver ?
Le consultant en environnement, ou écoconseiller, est un médiateur entre les acteurs publics et privés impliqués dans l'aménagement d'un territoire. Son intervention porte sur l'aide à la décision, la mise en oeuvre de projets ou l'évaluation des impacts des actions menées. Employé parfois unique d'un bureau d'études, mais aussi d'une collectivité territoriale, d'une chambre consulaire ou d'une association, il gère des dossiers aussi divers que l'énergie, les déchets ou l'aménagement des sites industriels. Il justifie d'un mastère professionnel, d'un mastère de recherche ou d'un diplôme d'ingénieur. À Strasbourg, l'Institut européen pour le conseil en environnement délivre en un an un titre d'écoconseiller à un niveau bac + 4. Une formation qu'a suivie Philippe Schiesser avant de travailler pendant deux ans chez Danone en tant que chargé de mission pour l'écoconception des emballages. Puis en 1999, il a 28 ans et crée à Paris sa propre activité, à la fois bureau d'études et organisme de formation, qu'il baptise Ecoeff. Un profil assez peu fréquent parmi ses collègues consultants indépendants, « plutôt d'anciens salariés d'une grosse entreprise, des directeurs d'environ 45 ans, qui ont un réseau et se mettent à leur compte. [Ensuite,] on devient consultant au fil des missions et des clients ; c'est la meilleure formation ».
Au sein d'Ecoeff, Philippe Schiesser intervient dans les domaines de l'écoconception et des achats responsables pour des entreprises, des collectivités locales et des fédérations professionnelles. Très différentes, ses missions consistent à dispenser de la formation, mais aussi à accompagner les projets et la réalisation d'études. Des activités qui nécessitent une bonne connaissance de l'ensemble des thématiques environnementales, une forte capacité d'analyse et de synthèse, une bonne disposition pour les contacts humains, de la persuasion, de la diplomatie, des aptitudes à la vulgarisation et à la rédaction, ainsi qu'une connaissance du terrain et des acteurs locaux. Rien que ça... « Je travaille seul ou avec différents partenaires, précise Philippe Schiesser. Pour une formation à l'étranger, par exemple au Maroc, je m'entoure de consultants ou d'ONG qui connaissent le pays, ou d'experts de la thématique abordée. » Côté rémunération, ces missions sont facturées au temps passé pour les réaliser. Soit entre 1 000 et 1 400 e par jour de travail. L'activité ne connaît pas la monotonie. « Il n'y a pas de journée type. J'effectue beaucoup d'interventions en province, de recherche d'informations, de préparation, de conférences et de réunions, énumère Philippe Schiesser, visiblement enthousiaste. C'est ce qui fait l'intérêt du métier, mais aussi sa difficulté. » Néanmoins, le fait de n'intervenir que ponctuellement sur un dossier et de ne pas pouvoir se projeter sur le moyen terme constitue un regret. Ainsi, « la durée d'une mission est frustrante, car on n'a pas idée des résultats du travail fourni ». Enfin, quid des possibilités de reconversion professionnelle ? Là non plus, tout n'est pas paradisiaque, car « on dit souvent que quand on a été consultant longtemps, il est difficile de retrouver une place en entreprise ». Toutefois, « il y existe quand même des opportunités de postes de direction », selon notre écoconseiller.