En soumettant à quelque 70 candidats de la communauté d'agglomération Metz Métropole (CA2M) un « pacte Déchets » demandant des engagements précis sur l'avenir de l'usine d'incinération de Metz, l'association Air Vigilance est parvenue à ouvrir le débat. Même si les politiques n'ont pas tous apprécié la manière : « On ne répond pas par oui ou par non à des questions aussi complexes que celle de l'incinération des déchets », répondent nombre de têtes de listes. Mais les questions du dimensionnement de l'usine d'incinération d'Haganis - environ 90 000 tonnes de déchets incinérés chaque année (pour une capacité de 110 000 tonnes), de l'information des riverains, des dispositifs de contrôle sanitaire, de la dépollution du site de l'ancien incinérateur, ou encore de la présence de 300 habitants - gens du voyage et résidents du foyer d'accueil d'urgence - à proximité immédiate des cheminées de l'UIOM, se sont bel et bien invitées au débat électoral. Prônant le pragmatisme et revendiquant le haut degré de performance technique et environnementale de l'usine d'incinération, la municipalité sortante maintient son projet de reconversion du site pollué de l'ancienne usine d'incinération en parking et ne remet pas en cause le stationnement des gens du voyage sur le site actuel. Candidat du parti socialiste soutenu par les Verts, Dominique Gros envisage plutôt une dépollution poussée de l'ancien site en vue de la création d'un nouveau quartier et prône une intensification des contrôles. Députée UMP et prétendante à la mairie, Marie-Jo Zimmermann a répondu par l'affirmative aux 20 points du pacte, non sans apporter quelques bémols. Nathalie Griesbeck, investie par le Modem, s'engage à faire jouer la transparence. Tous récusent l'hypothèse d'un élargissement de la zone de collecte des déchets. En revanche, le système de cogénération, qui permet à Haganis d'injecter chaque année 280 000 tonnes de vapeur dans le réseau de chaleur de l'usine d'électricité de Metz (UEM), fait toujours l'unanimité.