La démolition de sites industriels a procuré toutefois quelques « beaux sujets techniques », selon Paolo Bello, le chef de secteur Est de Cardem, qui cite la centrale EDF au port de Strasbourg et surtout le puits Simon des défuntes Houillères du bassin de Lorraine, à Forbach.Pour le reste, la filiale d’Eurovia (groupe Vinci) a investi la plus grande partie des ZUS (zones urbaines sensibles) en pleine transformation sur le Grand Est. À Strasbourg, elle mobilise sa plus haute « croqueuse » pour faire disparaître du paysage, d’ici à mi-mars, une tour de 40 mètres, propriété de CUS Habitat, dans le quartier de la Meinau. Pour le compte du même bailleur strasbourgeois, elle a achevé la démolition de l’îlot Ballersdorf du Neuhof, (345 logements), emblématique de la dégradation qu’ont pu subir les habitations collectives construites à la hâte pendant les Trente Glorieuses.Toutefois, l’année 2009 a été marquée par un recul d’activité, de l’ordre d’un quart. Les volumes démolis s’établissent à environ 300 000 tonnes, dont les deux tiers en granulats, complétés par les ferrailles et les DIB. Le taux de recyclage s’est stabilisé à 90 %. Dans ce domaine aussi, Cardem Est délivre quelques indices d’une conjoncture moins euphorique que par le passé. Il a décidé de déléguer aux entreprises de TP la valorisation des granulats qu’il opérait en interne depuis dix ans en Alsace. Ceci pour éviter une accumulation de stocks, compte tenu que le réemploi en sous-couches routières ne s’opère plus immédiatement. La société a même été contrainte d’entreposer de la ferraille, « du jamais vu depuis quinze ans », selon Paolo Bello : les acheteurs n’écoulaient plus leur propre stock. Par ailleurs, l’entreprise s’apprête à réacquérir la qualification 1 513 (amiante friable) qu’elle avait abandonnée il y a dix ans pour externaliser cette activité. La technicité croissante du procédé et les exigences de précaution des maîtres d’ouvrage l’ont convaincu qu’il valait mieux reprendre la main.C.R.