Un projet de recyclage de composites carbone va démarrer début janvier pour une durée de quatre ans. Placé sous l'égide d'Airbus, il rassemble une douzaine de partenaires industriels et académiques dont l'Institut Jules Verne (IRT). L'installation d'une unité pilote de recyclage est prévue à Nantes, proche de l'IRT et du site de production Airbus, spécialisé dans le « cœur structural » (caissons centraux, poutres ventrales, entrées d'air de nacelles…). L'avionneur génère sur ce site environ 100 t/an de déchets composites. Le projet Fenics (Fibers Recycling Network for Innovative Car-bon composites by Solvoly-sis) sera le premier du genre en France. Comme son nom l'indique, il utilisera la sol-volyse comme procédé de séparation de la fibre/ma-trice. Grâce à la différence de solubilité au solvant, la résine se dépolymérise et passe dans le solvant. La fibre de carbone sera récupérée. Pour la rendre commercialisable, une opération de détissage-réalignement des fibres sera nécessaire. Deux applications sont envisagées : l'une pour les fibres courtes, l'autre pour les fibres semi-longues à plus forte valeur ajoutée. Cette application demandera de nouveaux efforts de recherche et d'investissement sur le long terme. Le projet Fenics bénéficiera d'une partie du budget de l'IRT, fixée d'ici 2020 entre 10 et 20 millions d'euros pour la catégorie Eco-pro-cédés. Par ailleurs, Fenics a sollicité l'Ademe pour une aide financière. En Grande-Bretagne avec la société Re-cycled Carbon Fibers et en Allemagne avec CFK Valley Recycling, le traitement des composites à fibres de carbone fait déjà recette, grâce au procédé par thermolyse. Parmi les facteurs de développement de cette filière : le coût de transport élevé des pièces à démanteler, une matière première à forte valeur ajoutée et une hausse de sa consommation dans l'aéronautique (passant de 30 % du poids pour un A380 à 50 % pour un A350 fabriqué aujourd'hui). Au cours des 20 prochaines années, Airbus estime à 12 000, le nombre d'avions à démanteler ou à retirer du service.