Depuis 20 ans, le site de Gardanne (13), fabricant d'alumines de spécialité, travaille sur la valorisation terrestre de ses boues de bauxite. Sous l'égide de Pechiney tout d'abord puis de Rio Tinto Alcan et depuis août 2012, de l'entité Alteo, rachetée par le fonds HIG Capital Europe. Objectif : stopper les rejets de bauxite en mer fin 2015. Aujourd'hui ce sont encore 180 000 t/an déversées sur une production annuelle de résidus de 300 000 tonnes. L'idée est de poursuivre le traitement de ces boues par assèchement. Le site s'est doté d'un premier filtre-presse en 2006, mais Alteo a décidé d'investir 30 millions d'euros pour en construire deux autres. La Bauxaline (nom déposé en 2000) obtenue après assèchement est commercialisée depuis 2004. Elle est utilisée comme couverture étanche sur les sept ou huit décharges situées entre Aix et Marseille et comme sous-couche routière, mélangée à un liant hydraulique. Pour rendre ce produit plus compétitif, l'entreprise veut trouver d'autres débouchés à plus forte valeur ajoutée. Une piste prometteuse est à l'étude pour traiter les sols pollués aux métaux lourds. La Bauxaline peut également capturer et emprisonner certaines substances dans le sol d'anciens sites miniers, imprégnés d'effluents acides. Elle joue alors le rôle de filtre. Autre piste d'avenir, l'extraction et la séparation de ses constituants. Composée à 50 % d'oxyde de fer, la Bauxaline pourrait intéresser la filière sidérurgique. Sauf que cet oxyde est souvent associé à de l'oxyde de titane, un indésirable. Des projets de R&D sont en cours. L'intérêt à plus long terme devrait s'amplifier car la Bauxaline renferme aussi quelques terres rares. Un résidu qui mérite assurément un traitement très approfondi.