Lancé fin 2011, le programme de valorisation des moquettes usagées porté par l'UFTM (Union française des tapis et moquettes) et la FFB (fédération française du bâtiment) commence à porter ses fruits, malgré quelques freins. Depuis son lancement, le programme devrait décoller en 2013 avec 60 000 m2 de moquette usagée collectée. La première année s'était soldée par 40 000 m2 et moitié moins en 2012. Le principe : sur les chantiers, les entreprises de pose remplissent des big bags ou des palettes fournis par Optimum avec des dalles de moquette usagée. Elles sont ensuite transportées dans l'entreprise Vanheede Environnement dans le nord qui les transforme en pellets. « À ce jour, nous consacrons cette activité essentiellement au tertiaire et aux dalles de moquettes faciles à déposer. L'Ile-de-France représente 40 % du gisement », assure Juan Telecher, responsable du projet chez Vanheede. Les granulés obtenus sont mélangés à d'autres DIB pour en faire un CSR à haut pouvoir calorifique. Principal débouché : la cimenterie. Malgré cette évolution prometteuse, Vanheede déplore encore certains freins au développement de cette activité. Tout d'abord, le coût de mise en décharge non dissuasif, de l'ordre de 15 à 20 euros/tonne, n'est pas fait pour inverser fortement la tendance en France. Autre sujet à débat, la commercialisation du CSR. Le cimentier ayant toujours eu l'habitude de recevoir des déchets en tant qu'exutoire, a du mal à considérer le CSR comme un combustible de valeur au même titre qu'un combustible fossile. Tant que le CSR ne sortira pas du statut de déchet en France, le problème subsistera, indique Juan Telecher. D'où peut-être l'idée d'aller chercher de nouveaux débouchés dans les chaufferies industrielles. Un objectif sans doute accessible dans des pays comme l'Italie, l'Autriche ou l'Allemagne mais pas encore mûr en France. En attendant, Optimum s'intéresse à la collecte et à la valorisation de nouveaux flux. Des phases de test sont en cours chez Vanheed sur les lés de moquettes déposés dans l'hôtellerie.