Eco-systèmes part en quête des volumes de déchets électriques et électroniques dispersés de-ci de-là et a présenté, lors d'une conférence de presse, ses résultats et ses projets. Ce sont quelque 341 000 tonnes de DEEE que l'organisme a eu à traiter en 2013, soit quelque 2,1 % de plus qu'en 2012. Mais, déplore Christian Brabant son directeur général, sur les 20 kg* mis sur le marché, seuls 7 kg passent par la case éco-organisme, 4,9 kg rejoignent le flux mélange ferraille, 6,1 kg se perdent dans la nature, soit vers l'exportation illégale soit finissent en platin, les 2 kg restants partent vers l'incinération ou l'enfouissement. Depuis trois ans, les collectes ne décollent pas, les déchetteries, les magasins et l'économie sociale et solidaire ne suffisent pas pour atteindre les objectifs. Or, ces derniers tournent autour de 10 kg en 2016 et de 15 kg en 2019. Le premier rendez-vous est sur la voie de l'objectif fixé par la directive européenne de collecter séparément 85 % des DEEE à partir de 2019. Pour doubler les volumes au cours des cinq ans à venir de « DEEE éco-organisés », pour reprendre la formule de Guillaume Duparay, directeur collecte et relations institutionnelles d'Eco-systèmes, il convient de trouver d'autres modes d'approvisionnement. Parmi les partenaires possibles en 2016, l'organisme cible les « récupérateurs » et les opérateurs de broyage. Il pense contractualiser avec 350 sites de la récupération. Chaque site pourrait apporter quelque 20 t/mois et les 54 broyeurs 40 t/mois. Des discussions sont en cours avec Federec et Fnade. L'organisme leur proposera un contrat. Ce qu'il a déjà réalisé avec des entreprises de recyclage du Lot-et-Garonne présentées dans une vidéo d'Eco-systèmes. Autre filon, les DEEE déposés sur les trottoirs qui ne sont bien souvent ni dépollués ni recyclés. En 2013, des « collecteurs solidaires » ont effectué des tournées de ramassage dans le XIe arrondissement de Paris. « Nous flirtons avec les 12 kg par apporteur » constate Guillaume Duparay. Les produits sont ensuite dirigés vers le réseau Emmaüs. L'objectif est désormais de déployer ces collecteurs sur une centaine de collectivités au niveau national, principalement en zones urbaines. Alain Grimm-Hecker, président d'Eco-sytèmes, a souligné en conclusion, l'absence de monopole sur cette filière, « la concurrence ajoute à la complexité ».