Étudiée depuis vingt ans, la valorisation des résidus de bauxite issus de l'usine Alteo de Gardanne promet de nouvelles applications industrielles d'ici à deux ans. Contraintes par le ministère de l'Écologie de stopper définitivement les rejets en mer d'ici à fin 2015, les équipes d'Alteo travaillent sur la valorisation de ce gisement estimé à 400 000 t/an, dans le cadre du programme Bauxaline Technologies (RR n° 10-2013). Lancé en 2013 avec le soutien de l'Ademe et l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, pour un montant de 1,5 million d'euros, le programme a identifié de nouveaux marchés pour ces résidus. Jusqu'à présent, ces déchets étaient lavés et traités dans un filtre-presse pour remplacer l'argile dans les centres de stockage de déchets ménagers. Aujourd'hui, d'autres applications sont possibles dans la construction grâce aux travaux des Mines de Douai et de NeoEco Recycling, pour lesquels la Bauxaline pourrait intégrer le ciment. Mélangée à des boues de lavage de carrière, la Bauxaline peut également se substituer aux granulats d'argile expansés comme isolants thermiques et phoniques et servir de matière première à la fabrication de géopolymères légers (photo). Autre projet conduit par l'Ineris et l'université de Toulon, le traitement des sols contaminés en captant les polluants métalliques et les phosphates. La Bauxaline modifiée chimiquement et physiquement favorise aussi la végétalisation des terres stériles. Pour valider ces produits, le programme aura besoin de réaliser un démonstrateur pilote avant de démarrer des unités industrielles. L'objectif étant d'ici à 2024, d'inscrire ces sites de traitement en région Paca et de mobiliser les entreprises du pourtour de l'étang de Berre dans le cadre d'un renouveau industriel sur le territoire.