Derrière l'acronyme Cedre (Centre environnemental de déconditionnement et de recyclage écologique) se cache une unité de traitement de déchets particuliers. Aussi protégée et surveillée qu'un bâtiment de la Défense, cette plateforme basée à Pithiviers, au cœur de la Cosmetic Valley, reçoit des déchets d'emballages et produits de la cosmétique. Démarrée en 2009, elle est selon ses fondateurs, Pascal Prasil et Antoine Avril, l'unique en France à honorer les exigences des grands noms de la parfumerie, détenus par le groupe LVMH. L'histoire a commencé en 1998 avec l'entreprise Nordéchets, réalisant du négoce en déchets industriels dangereux. En relation commerciale avec le groupe LVMH, les deux associés décident d'aller plus loin en développant un nouveau concept pour valoriser ces déchets à forte valeur marchande. Avec déconditionnement, traçabilité, et destruction sécurisée à la clef. Jusqu'alors, l'industrie du luxe n'avait pas d'autre exutoire que l'incinération pour ses chutes, défauts de fabrication ou invendus. Couvrant 4 000 m2 de bâtiment sur un hectare de terrain, Cedre, classé ICPE et certifié ISO 9001, traitera 5000 tonnes de produits en 2014 avec un taux de valorisation de plus de 95 %. Les emballages cartonnés et les housses plastiques sont triés et dirigés vers les filières classiques de recyclage. Les flacons en verre sont broyés et réintégrés dans les fours des verriers, tandis que les alcools de parfums sont récupérés par écoulement et envoyés en distillerie.
Extension du site pour 2015
Les pièces multimatériaux (plastique, métaux) comme les bouchons sont démantelées puis triées par matière. Près de 70 grades de plastiques peuvent être séparés. Cedre emploie une quinzaine d'opérateurs en CDI autour d'une ligne de déconditionnement, de broyage et de découpe. Le site reçoit également des produits textiles haute couture et de maroquinerie. Réduites en toutes petites fractions, ces matières sont ensuite revendues à des entreprises d'effilochage. En faisant remonter certaines difficultés de traitement, Cedre réussit à changer les habitudes de fabrication. C'est surtout le cas des PLV (présentoirs sur lieu de vente) et des emballages de protection, désormais conçus en une seule matière. Les dirigeants de l'entreprise se penchent aujourd'hui sur le traitement des produits cosmétiques pâteux avec deux objectifs : optimiser le lavage des emballages et valoriser au mieux le contenu (une solution de méthanisation est à l'étude). Cedre reçoit également des déchets de laboratoires pharmaceutiques et de la chimie, valorisés en cimenterie, biocarburant ou CSR. Avec environ 400 clients à son portefeuille, la plateforme devrait s'agrandir de 1 000 m2 d'ici à un an. En 2014, Cedre vise un CA de 2 millions d'euros.