«L a banque est dans une dynamique de financement des entreprises qui vont bien. » Dans un contexte de crise économique généralisée, les chefs d'entreprise rencontrent des difficultés de trésorerie ou de financement bancaire pour leurs investissements. Bpifrance, confirme Pedro Novo, « ne propose pas d'action particulière pour les entreprises du secteur du recyclage, mais pour toutes les entreprises dont celles du recyclage. L'essentiel de notre action en matière défensive pour celles qui traversent la tempête, c'est la garantie qui permet de couvrir le financement bancaire à hauteur de 50 % en moyenne. » En Île-de-France, avec le conseil régional, des possibilités de rebond ont été proposées à des entreprises en difficulté temporaire qui ont des perspectives de croissance crédibles, en développement ou en redéploiement. Pour les prêts verts à taux bonifié destinés aux PME qui souhaitent mettre en place des actions d'économies d'énergie, de valorisation de déchets, une « deuxième tranche va être lancée dans quelque temps, de l'ordre de 300 millions d'euros à l'échelle nationale ». Pedro Novo convient que l'accès aux financements est compliqué aujourd'hui et qu'ils sont « plus courts, plus contraints, plus garantis… mais on y accède quand même. L'idée est de donner aux entreprises l'accès à la mer et de désensibiliser le banquier. Pour l'entreprise il n'y a rien à faire, c'est le banquier qui va nous soumettre la demande de crédit ».
Hors des sentiers battus
Sa vision de l'entreprise repose sur une stratégie d'attaque de marchés hors des sentiers battus. « Notre marché, ce n'est pas la France, ce n'est plus la France. Si l'entreprise n'accepte pas d'aller en dehors de sa zone de confort, elle est morte », souligne-t-il. « Il est nécessaire aujourd'hui d'aller bousculer le marché là où il y a des perspectives de consolidation, d'expertise, de valorisation et de savoir-faire. L'alternative c'est soit la concentration en rachetant des concurrents, soit d'aller sur d'autres marchés », renchérit Pedro Novo. Cela ne se fera pas que par des leviers crédits historiques, cela se fera par des partenariats industriels, financiers, l'ouverture du capital. Le fait d'avoir un partenaire financier à ses côtés le plus institutionnel et calme, cela donne une nouvelle vision, cela élargit le cercle de réflexion. » « Même sur des métiers qui paraissent extrêmement locaux, ce n'est évidemment pas les camions que l'on va envoyer en Belgique collecter, mais notre savoir-faire et notre ingénierie que l'on peut proposer. Je ne dis pas que c'est facile, mais c'est une mise en danger qui est nécessaire », tranche-t-il. Citant l'exemple de Paprec, Pedro Novo apprécie la vision de son dirigeant : « Il savait qu'il fallait concentrer ce marché et qu'il fallait voir grand tout