« Le site est extrêmement solide et il s'intègre parfaitement à la stratégie de croissance de son actionnaire dans la production d'emballages à partir de fibres recyclées ». Président de DS Smith Kaysersberg, Philippe Heinrich souligne les très bonnes perspectives qui se présentent au cartonnier alsacien, filiale depuis plus de vingt ans du papetier britannique DS Smith. L'usine s'est adaptée aux mutations de ses marchés. « La consommation de boîtes de lessive en poudre, qui représentent 20 % de nos débouchés et dont nous sommes le leader européen, s'est assez largement déplacée vers l'Europe de l'Est », relève par exemple Philippe Heinrich. Les croisillons de séparation d'emballages se développent ainsi que les cartons pour mandrins cylindriques (enroulement de papier-toilette). Kaysersberg fabrique aussi les boîtes de fromage fondu, dont la plus célèbre, celle de La Vache qui rit. Le site centenaire de 180 salariés produit 150 000 tonnes/an : des papiers pour ondulé mais surtout des cartons plats, blancs, gris et bruns. Il s'est stabilisé à ce niveau après un pic à 170 000 tonnes dans les années précédant la crise de 2008. « Depuis, nous avons arrêté la course aux volumes pour privilégier la recherche de la valeur ajoutée », souligne son directeur. Par exemple, il sort des cartons qui revêtent un aspect doré ou métallisé grâce à un contrecollage de films plastiques. DS Smith Kaysersberg consomme chaque année quelque 170 000 tonnes de recyclés, livrés sur site par les récupérateurs. La plus grande partie des volumes provient des sortes 1.05 et 1.04 (emballages commerciaux), cette dernière étant bien présente en Allemagne voisine. La palette se complète de papiers mêlés (1.02) et d'autres sortes de qualité représentant une plus forte valeur : rognures blanches 3.17 et 3.03, caisses cartons récupérées 4.02. Les achats s'opèrent « dans un contexte de très grande stabilité des prix depuis deux ans », se félicite le directeur de l'usine alsacienne.