C'était dans les tuyaux depuis 2013. Le projet de création d'un écopôle de recyclage sur le site de Clairvoix (Picardie) devait voir le jour cette année ou en 2016. Il vient de tomber à l'eau. Le groupe Suez Environnement, candidat à la reprise et le groupe Continental, propriétaire du site de Clairvoix, ont décidé de rompre d'un commun accord le compromis de vente signé il y a deux ans. Sur ces 11 hectares de terrain et de bâtiments, Sita disposait de deux atouts majeurs pour sa future activité de traitement de DIB et déchets du BTP : des bâtiments couverts et un embranchement fluvial, permettant de relier son site de Gennevilliers et d'acheminer les flux de déchets générés par les chantiers du Grand Paris. Sauf que plusieurs associations de riverains ainsi que le maire de Clairvoix se sont inquiétés des conséquences liées au traitement de gravats de chantiers (trafic de camions) et surtout à la valorisation des mâchefers sur une plate-forme dédiée. Face à ces craintes, l'avis favorable du commissaire enquêteur a été, au dernier moment, assorti de plusieurs recommandations telles que la couverture de certaines installations destinées au traitement des mâchefers. Par ailleurs, le bâtiment historique du site Continental devait être démoli, en raison de sa vétusté. Mais la mairie n'a pas voulu délivrer de permis. Sa remise aux normes aurait coûté 15 millions d'euros. Au final, l'investissement initial de 30 millions d'euros environ, prévu par Sita, aurait été largement franchi. Au regard de l'activité de traitement de déchets prévue sur le site, la rentabilité n'était plus envisageable. Cette friche industrielle, désertée depuis six ans, appartient toujours à Continental qui assure son entretien minimum. Il lui faudra désormais repartir à la recherche d'un nouvel acquéreur, peut-être accompagné dans sa démarche par les élus locaux. Histoire de ne pas vivre un autre écueil.