Triple innovation pour le parking-relais des Panettes, récemment livré à Meyzieu pour le compte du Grand Lyon. « Il est paysager et filtrant. Les excédents de terres agricoles sur lesquelles il a été construit ont été réutilisés sur d'autres chantiers. Et il a donné lieu à un contrat de culture innovant », résume Frédéric Ségur, responsable du service arbres et paysage du Grand Lyon. Première originalité, donc, la conception de ce parking-relais de 22 ha en limite d'une zone naturelle. « Nous l'avons voulu paysager et sans surface goudronnée imperméable. Les maîtres d'œuvre Artelia et Axe Saône ont, avec l'AMO Sol Paysage, conçu et mis en œuvre un mélange terre-pierre autostable qui supporte le passage des véhicules tout en emprisonnant assez de substrat pour permettre le développement d'une strate herbacée. Un vrai pari technique à cette échelle », observe Frédéric Ségur. Deuxième innovation : la mutualisation des terres agricoles avec d'autres chantiers. « Depuis la fin du XIXe  siècle, l'étalement urbain gaspille énormément de terres fertiles. L'offre est supérieure à la demande, mais un croisement des courbes s'annonce avec une demande de plus en plus importante de nature en ville », anticipe le chef de service. Le Grand Lyon travaille depuis une vingtaine d'années sur ce sujet et, en attendant de formaliser sa stratégie de mutualisation, a systématisé la réalisation de diagnostics agropédologiques pour ses opérations d'aménagement. Objectif : créer une synergie entre opérations excédentaires et déficitaires en terres à forte valeur agronomique, et ainsi éviter leur gaspillage. « Le chantier du parking des Panettes a généré 80 000 m³ de terre. La moitié a été réutilisée sur place, environ 10 000 m³ ont rejoint les marchés de négoce, autant ont été stockés en attendant leur utilisation pour reconstituer un sol fertile dans la ZAC Carré de Soie à Vaulx-en-Velin, et, 15 000 m³ ont été réutilisés lors du chantier de l'accès nord du futur grand stade », détaille Xavier Marié, directeur de Sol Paysage, le bureau d'études chargé de faciliter ces mutualisations. Pour l'accès nord, la réutilisation de la terre a permis une économie de plus de 100 000 euros. Prochaine étape dans l'esprit de Frédéric Ségur : « Utiliser limons, déchets verts ou boues de stations d'épuration pour recréer un substrat organique et épargner encore les terres agricoles ». Cerise sur le gâteau, enfin, pour ce chantier, la collaboration avec les pépinières Imbert pour tester des pots biodégradables fabriqués à partir d'amidon de pommes de terre récupéré auprès d'une usine de plats préparés. Quelque 30 000 plants de pervenche ont ainsi été installés, évitant des transplantations traumatisantes pour leurs racines et l'usage d'autant de pots en plastique…