Les éco-organismes, organisateurs du tri et du traitement des déchets recyclables ? C'est l'un des scénarios peu orthodoxes proposés par le Comité interministériel pour la modernisation de l'action publique (Cimap). L'idée a provoqué l'ire d'élus locaux lors du colloque d'Amorce sur les REP, qui s'est tenu à Paris en février dernier. Nombreux sont ceux qui y voient le spectre de la privatisation. Sylvain Pasquier, de l'Ademe, invite à poser le débat en termes techniques et non de compétences : « Jusqu'où le service public doit-il aller dans le tri ? Il n'y a pas de schéma ni de solution unique. Les standards du cahier des charges d'Eco-Emballages offrent aujourd'hui une grande plage de manœuvre, entre des matériaux relativement en mélange, ou différenciés entre les types de résines. Un consensus existe pour trouver que les très petits centres de tri, avec beaucoup de tri manuel, ne peuvent pas perdurer. » Benoît Jourdain, vice-président déchets et REP d'Amorce, préfère mettre en avant une autre orientation, celle de l'économie sociale et solidaire, face au constat que « les centres de tri sont de moins en moins générateurs d'emplois peu qualifiés ».