Sur son site principal de Brest, Guyot a installé, l'automne dernier, une ligne de tri à sec de résidus de broyage d'automobiles représentant 8 millions d'euros d'investissements, en sortie de son broyeur Metso-Lindemann 3000 CV mis en service il y a cinq ans. Le procédé de broyage fin mis au point permet de sortir un combustible à fort pouvoir calorifique. « Il vient couronner notre partenariat de très longue date avec les démolisseurs. Il y a longtemps que nous disons – et faisons en sorte – que l'atteinte des objectifs européens passe par le couple broyeur-démolisseur. Nous avons tissé un réseau de vingt-cinq centres VHU agréés partenaires en Bretagne . Grâce à notre nouvelle ligne de post-broyage, nous dépassons les objectifs de 95 % de réutilisation et de valorisation imposés par la directive VHU », expose Erwan Guyot, le directeur général.
Coup de maître
Par ailleurs, l'entreprise a installé depuis quelques mois, à Morlaix, une ligne de traitement de 45 000 tonnes par an de DIB et d'encombrants de déchetteries. L'équipement vise à obtenir au moins 60 % de valorisation matière et énergétique, grâce à la production de combustibles solides de récupération. Guyot mise résolument sur les CSR. Il s'efforce à la fois de lever les barrières réglementaires qui empêchent leur utilisation et d'établir un process de production d'électricité par gazéification des CSR. Mais le coup de maître de l'entreprise familiale remonte à l'été dernier. Elle est retenue pour la conception, la construction et la gestion du centre de tri et de valorisation de l'agglomération de Saint-Brieuc, à Ploufragan. Le marché en dialogue compétitif a été remporté auprès du syndicat de traitement de ce secteur, Kerval centre Armor, qui investit les 22 millions d'euros nécessaires à la construction de l'équipement rénové et agrandi. « L'exploitation d'un tel outil pour le compte d'une collectivité est une première pour nous », souligne Erwan Guyot. La nouvelle usine sera livrée fin 2016. Elle valorisera en matière et en énergie 60 000 tonnes par an : encombrants de déchetteries, DIB et refus de tri de la collecte sélective, ainsi que les déchets verts, jusqu'alors traités par une plateforme de compostage spécialisée. Elle réduira les volumes en enfouissement de 47 000 tonnes à 1 000 tonnes. « Cette succession de projets conforte notre stratégie : investir et innover en permanence pour conserver notre indépendance », commente Erwan Guyot. Créée en 1983 par Michel Guyot, le père d'Erwan, l'entreprise familiale a progressivement étendu son offre et son territoire d'intervention, notamment par croissance externe, mais en restant en Bretagne. Aujourd'hui, elle compte quatorze filiales, un effectif de deux cent quarante salariés pour un chiffre d'affaires annuel de 80 millions d'euros. L'essentiel de son activité provient du traitement de 220 000 tonnes de ferreux et de 25 000 tonnes de non-ferreux. Guyot est également présent dans le traitement des déchets de bois, la gestion de centres de tri de DID et la déconstruction d'immeubles et de navires. n