Pour ce qui est du traitement des couchés et de leur recyclage, une seule société, installée dans le Centre, effectue un traitement complet. Deux ou trois autres effectuent du triage mécanique et du conditionnement pour des industriels français ou étrangers », précise Pierre Capellot de Federec. Les couchés, qui correspondent aux articles usagés qui contiennent des plumes ou des duvets, sont donc peu valorisés sur le marché français. L'une des raisons à cela est que les intermédiaires qui fournissent les entreprises en lots de couchés n'assurent pas une garantie de qualité sur les plumes et les duvets. « Cela peut générer des exclusions de qualités qui n'ont rien à faire sur le marché et qui peuvent représenter jusqu'à 50 % des volumes », affirme Pierre Capellot. Les entreprises du secteur sont donc obligées de réaliser une sélection qualitative rigoureuse pour répondre aux attentes des consommateurs.
Ce recul de la plume de couchés a commencé au début des années 1980. À cette époque, on assiste à une progression constante de la production de canards à rôtir. Actuellement, la France produit 75 millions de canards par an. Oreillers, traversins ou encore coussins peuvent donc être remplis de plumes neuves sans que l'on fasse appel aux plumes de récupération. « Les duvets neufs de canards étant bien valorisés, le prix des plumes est donc relativement bas », explique le responsable de la branche d'activité plumes et duvets de Federec. « De ce fait, le recyclage des articles usagés dans le secteur des couchés n'est pas rentable par rapport à ce prix et compte tenu du travail que cela représente. »
Le secteur de la literie intéressé
Malgré tout, le marché des plumes de couchés a connu de bons résultats ces dernières années, tiré par le développement du marché intérieur chinois. Globalement, que ce soit à l'échelle française ou à l'expor tation, les plumes sont utilisées pour garnir des vêtements et intéressent le secteur de la literie, demandeur de produits de grande distribution. Cependant, Pierre Capellot note actuellement un ralentissement de la demande qui touche avant tout les plumes de récupération. Cette conjoncture se couple à une concurrence étrangère « très active dans la mesure où certains pays bénéficient d'une main-d'œuvre rela tivement bon marché et d'une réglementation moins contraignante », avance le responsable de Federec. Pour autant, il ne voit pas l'avenir d'un mauvais œil, car « la mode est au recyclage », et il convient donc « d'inciter les fabricants à intégrer l'industrie du recyclage ». Actuellement, ce sujet est étudié au sein de Federec. Pierre Capellot évoque ainsi la piste des unités de compostage pour recycler les plumes trop usées pour être réutilisées en literie. n