Cette progression générale est le reflet d'une reprise de l'activité automobile en France, souligne le GIE dans son bilan d'activité. En termes de valorisation, France Recyclage Pneumatiques a réussi à maintenir tant bien que mal sa filière de recyclage (granulats et poudrettes) en dépit des mauvais résultats concernant son matériau drainant Draingom, passant de 50 % du gisement collecté en 2013 à 24 % en 2014. La crise dans les travaux publics mais aussi l'absence de réglementation claire pour sa mise en œuvre expliquent la baisse de la production et des ventes de Draingom à son plus bas niveau depuis son lancement en 2005. La valorisation énergétique en cimenterie a repris la main en dominant le marché l'an dernier avec 60 % des gisements collectés : « le matériau drainant est pourtant la seule vraie alternative à l'incinération », selon Jean-Luc Martres, responsable du laboratoire Veolia « Recyclage et Valorisation en Ile-de-France », l'un des partenaires du GIE. Ce broyat de pneus, traité selon un cahier des charges très précis, est utilisé pour remplacer les cailloux et la graves sur les chantiers de TP ou les bassins de rétention. Un comité de pilotage a été créé en 2014 sous l'égide du ministère de l'Ecologie pour mettre en place un protocole sur la qualité de ce matériau à long terme. Une étude de trois ans sera lancée en août prochain pour valider la maîtrise de production et le cahier des charges. Avec l'espoir pour FRP de déboucher sur une norme concernant ce produit. Aujourd'hui, aucune interdiction n'existe quant à l'emploi de plaquettes pneumatiques. Une innocuité confirmée par les nombreux tests réalisés régulièrement sur les bassins. Pour autant, le manque de transparence sur la composition des pneus de la part des fabricants incite à rester prudent : « On sait que les huiles aromatiques sont désormais interdites en Europe dans le cadre de la réglementation Reach, sauf que les pneus chinois par exemple, peuvent en intégrer. Dans ce cas, ces derniers ne peuvent finir qu'en cimenteries. D'où l'intérêt de pouvoir les tracer. » affirme Nadia Zennache, responsable des opérations chez FRP. RR