Il n'aura fallu que quelques mois à Emmanuel Macron pour réécrire le projet de Nouvelle France industrielle concocté par son prédécesseur à Bercy, Arnaud Montebourg. Un nouveau nom « Industrie du futur », une déclinaison en 9 solutions industrielles plutôt que 34 plans industriels, la signature Macron se justifie par la volonté d'une plus grande lisibilité et « d 'une ambition élargie ». Avec un objectif affiché : « accompagner les entreprises dans la transformation de leurs modèles d'affaires, de leurs organisations, de leurs modes de conception et de commercialisation, dans un monde où les outils numériques font tomber les cloisons entre industrie et services ».Parmi les neuf solutions, quatre sont directement liés à la transition écologique : Nouvelles ressources, Ville durable, Mobilité écologique et Transports de demain. D'autres le sont indirectement comme l'Alimentation intelligente ou l'Economie des données. Pour chacune de ces neuf solutions, Bercy publie des objectifs chiffrés et un calendrier des réalisations 2015.Ainsi pour la solution Nouvelle Ressources, il s'agit notamment de doubler d'ici à 2020 le volume de matières premières végétales dans l'industrie chimique ou encore de créer 20 000 emplois par le développement de nouvelles capacités de tri et de valorisation des déchets. Et sont annoncées pour cet été, le financement de 4 ou 5 projets emblématiques dans le domaine de la chimie verte et des ressources biosourcées et pour l'hiver 2015, le soutien à une dizaine de projets industriels dans le domaine du recyclage.Pour la Ville durable, 110 000 emplois sont annoncées pour 2020 dont 75 000 dans la rénovation des bâtiments, 16 000 dans la gestion de l'eau, 9 000 dans la construction bois et 10 000 dans les réseaux électriques intelligents. Avec avant l'été, le lancement d'appels à projets sur l'usine d'épuration du futur, sur le dessalement et d'ici la fin de l'année, la création d'un réseau de plateformes d'expérimentation sur les smart grids.Sur la Mobilité écologique, citons l'objectif de création de 8000 à 25 000 emplois d'ici 2030 dans le secteur du stockage de l'énergie et de deux sites industriels d'ici 2017 pour la filière batterie et hydrogène. Calendrier annoncé : d'ici fin 2015, lancement de la construction d'une usine pour l'approvisionnement en composants actifs pour batteries de haute performance et d'un projet industriel sur les modes de charge.Enfin la solution Transports de demain a, par exemple, pour objectif de diminuer de moitié la consommation d'énergie fossile des navires. Avec parmi les réalisations programmées, la constitution en juin d'une entreprise commune entre Alstom et l'Ademe pour développer le TGV du futur.Les neuf solutions industrielles retenues rassemblent des thématiques qui faisaient l'objet d'un plan industriel à elle seule. Mais quid des énergies renouvelables ? Bercy précise que cette filière poursuivra ses travaux au sein du Comité stratégique de filière des éco-industries et conservera l'enveloppe qui était prévue par le programme d'investissement d'avenir.