Devant une centaine de personnes réunies, Cécile Carlier (Onudi) et Emmanuel Bentejac (Artelia) présentaient l’étude réalisée en épluchant 450 appels d’offres internationaux publiés dans la région.
Sur les cinq thématiques passées au crible, c’est l’importance des besoins en énergie qui frappe (29%) et dont les trois-quarts concernent la production d’énergies renouvelables et récupérables. L’eau et l’assainissement arrivent sans surprise en tête (40 %), suivi de l’environnement et les déchets (19 %) juste après l’énergie. Viennent ensuite l’agriculture (7 %) et le climat (5 %). Avec de forts besoins exprimés par les bailleurs en terme de gestion de l’environnement dans son ensemble et la prise en compte du changement climatique.
Le Kenya est de loin le premier pays en termes de nombre d’appels d’offres (50, essentiellement liés à l’eau et l’énergie), suivi par l’Afrique du Sud, première puissance économique du sous-continent, avec 24 unités. Viennent ensuite Mali, Sénégal, Tanzanie, Burkina Faso ou République Démocratique de Congo.
Les éco-entreprises françaises ne sont pas trop mal placées sur ces marchés. Plusieurs entretiens avec les bailleurs ont révélé une offre large, diversifiée et techniquement bonne mais souvent un peu faible en terme de management et de suivi de projet. Autre problème détecté : les éco-entreprises françaises restent trop souvent cantonnées à l’Afrique francophone, alors que des pays comme le Kenya et la Tanzanie manifestent des besoins importants.
Pour parfaire le travail, Artelia a accompagné des éco-PME volontaires et débutantes sur ces marchés pour répondre à quatre appels d’offres. L’expérience a révélé la nécessité absolue de trouver des partenaires locaux. Les entreprises qui ont témoigné en seconde partie de matinée ont fait état de l’importance des contacts noués sur les salons comme Pollutec Maroc. Ce pays cherchant à devenir la plateforme de connexion entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne. D’autres rendez-vous sont prévus. Marc Hernandez de Business France (ex-Ubifrance) a annoncé l’organisation du forum franco-ivoirien « Ville durable & services urbains à Abidjan le 29 et 30 juin 2015 et des rencontres Gabon-Cameroun sur l’eau et l’assainissement sont prévues du 23 au 26 novembre 2015. Un vrai salon de l’environnement dans la région pourrait également voir le jour en 2016. Autre piste : l’adhésion au club Ademe international très impliqué aussi dans les groupements comme UMO (éco-quartiers), Archetype Environnement (études), Groupement recyclage déchets ou Cerway (HQE), qui permettent aux PME « de crédibiliser leur offre », comme le rappelle Cécile Carlier.CH